Man City – Paris SG : 1 – 0
But : De Bruyne (76e)
Il y a peu Zlatan Ibrahimovic, plutôt bravache et amnésique, déclarait que “le Paris Saint-Germain [était] né avec l'arrivée des Qataris [à sa tête]”. Si l'élimination pour la quatrième fois d'affilée en quarts de finale de la Ligue des Champions ne marque pas encore la fin de l'ère QSI, elle amènera sans doute Nasser Al-Khelaifi à effectuer de profonds remaniements sonnant comme la probable mort de la génération Ibra.
Zlatan, dont le contrat s'achève au terme de cette saison, continue ainsi d'entretenir une relation emplie de frustration avec la C1. Celui dont les observateurs aiment à rappeler que son incommensurable talent se conjugue souvent au quelconque dans les matchs qui comptent ne se targuera vraisemblablement pas du nouveau record que cette soirée vient d'établir : il est désormais le joueur qui compte le plus de quarts de finale perdus en Champions League (8). A n'en pas douter, son histoire avec Paris retiendra cet échec capital sur le plan européen.
Manchester City ne représentait pourtant pas l'adversaire le plus à même à froisser les ambitions XXL du PSG. Une défense friable, un collectif qui n'en a que le nom et amputé de plusieurs cadres ajouté à un entraîneur connaissant déjà l'opinion véritable de ses dirigeants sur son travail (il sera remplacé par Guardiola la saison prochaine). Pas de quoi donc terroriser des Parisiens qui avaient affiché une autorité prometteuse lors du match retour face à Chelsea au tour précédent. Les promesses se sont finalement heurtées aux défaillances collectives et individuelles ayant peuplé tous les étages de l'édifice parisien au cours de cette double confrontation. Pêle-mêle.
Les prestations insipides de Cavani, Di Maria et Ibra (pour ne citer qu'eux) au retour reflétant celles tout aussi approximatives de Matuidi, Thiago Motta et David Luiz au Parc. L'innovation tactique (passage au 3-5-2) tentée par Laurent Blanc surprenant son propre groupe plus que la bande à Pellegrini. La titularisation systématique d'Aurier, dont les performances ont eu, elles aussi, quelque chose d'insultant, cristallisant la gestion cahin caha de ce dossier embarrassant. L'absence sur blessure ou suspension de certains joueurs majeurs (Verratti, David Luiz, Matuidi) fragilisant la politique de recrutement du club en soulignant la faible profondeur de son banc.
Bref, la manière autant que l'élimination elle-même seront une pierre aux allures de rocher encombrant au moment du bilan de la saison. Car voilà, le PSG n'a rien montré ou presque à l'Etihad Stadium. Contraint de l'emporter, il n'a jamais affiché une attitude conquérante, se contentant de faire tourner le balle sans imagination aucune. Seuls deux coups francs d'Ibrahimovic et un face-à-face mal négocié de Cavani en fin de match ont fait passé un semblant de panique dans les gants de Hart.
Pour le reste, ce fut le néant au coeur d'une rencontre globalement très pauvre. Résumé finalement parfait des secondes ayant précédé l'ouverture du score de De Bruyne. Incapable de se dégager ou de remporter le moindre duel, la défense parisienne laissait le ballon naviguer d'un côté à l'autre de sa surface avant que l'international belge se joue de l'axe central en enchaînant prise de balle en mouvement, feinte de frappe et tir enveloppé. On jouait alors la 72e minute et il en était fini de l'aventure européenne du Paris Saint-Germain...
Julien Roux
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