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NOUVELLES SPORTS - Euro Cup
8es de finale (lundi)
8es de finale (lundi)

Italie – Espagne  : 2 – 0 / Angleterre – Islande : 1 – 2


Buts : Chiellini (33e) et Pellè (90e+1)

Buts : Rooney (s.p. 4
e) pour l'Angleterre ; Sigurdsson (6e) et Sigthorsson (18e)


Ce n'est peut-être qu'un détail sans importance. C'est peut-être aussi un instantané qui en dit bien plus que ce que l'on veut le dire. Le travelling du cameraman au moment des hymnes n'est pas que l'affaire de clins d'oeil, de doigts d'honneur (hein Piqué ?), de grimaces ou de complicité avec un enfant. C'est, aussi et peut-être surtout, la traduction la plus parlante de ce qu'est un groupe. Et de la manière dont il vit. A voir, les Italiens hurlaient et criaient à l'unisson leur fierté d'être là, ensemble prêts à en découdre. A voir, les regards sombres de ces Islandais tous tournés vers le même horizon.

Le contraste avec les attitudes des Espagnols et des Anglais était bien trop criant pour qu'il ne présage pas de ce qu'il allait suivre. Comme si finalement, les sélections ibérique et britannique n'étaient en réalité qu'un vulgaire assemblage d'individualités. La première a été douchée, dans tous les sens du terme, dès les premières minutes pas la Squadra Azzurra. Loin des préceptes du catenaccio, le 3-5-2 de Conte n'a pas laissé une seule seconde de répit, ne cessant d'agresser, de harceler le porter du ballon. Résultat, les hommes de Vincente Del Bosque ne créaient absolument rien. Pis, dans ce désert technique et d'inspiration, ils concédaient plusieurs occasions franches.

Sur un coup-franc délicieusement enveloppé par Florenzi, Pellè prenait le dessus sur Sergio Busquets pour placer une tête qui obligeait De Gea à un exploit. C'était le début du show De Gea. Il devait de nouveau s'employer quelques instants tard sur une tentative acrobatique de Giaccherini. Buteur face à l'Espagne, celui qui était indésirable en début de saison à Sunderland s'était révélé dans cet Euro être une menace constante. Une confiance symbolisée par cette bicyclette consécutive à une nouvelle percussion de Florenzi côté droit. Le gardien espagnol ne pouvait que détourner le ballon qui ricochait sur la base de son montant. Dans la panique, Fabregas dégageait en catastrophe.

L'accalmie dans le ciel ne se transposait pas sur le terrain. Les Italiens, ultra dominateurs, poussaient à la faute une défense espagnole un brin pataude. Eder héritait ainsi d'un coup-franc à l'entrée de la surface plein axe. Sa frappe lourde n'était que péniblement détournée par De Gea. Giaccherini se précipitait mais c'était finalement Chiellini qui ouvrait la marque. La Roja accusait le coup et ne parvenait toujours pas à endiguer les offensives adverses. Giaccherini était tout près d'alourdir la marque. Son tir brossé était cependant claqué du bout des doigts par De Gea. L'Espagne (Casillas y compris) pouvait lui dire merci. Sans sa présence, de suspense il n'y aurait probablement plus eu.

On pensait qu'il n'avait fallu que quatre petites minutes aux Anglais pour le tuer complètement. Le temps pour Sturridge d'alerter Sterling en profondeur dont la course était maladroitement stoppé par le gardien islandais. Rooney, meilleur joueur anglais avec Dier depuis le début du tournoi, ne manquait pas l'occasion de convertir le pénalty. Inexplicablement, l'Angleterre s'est alors mise à déjouer. Sans doute pensait-elle avoir fait le plus dur face à une île de 330 000. Elle avait probablement occulté la fierté d'un peuple vivant sur un îlot de terre. Nullement résignés, les Islandais se procuraient une touche à la hauteur de la surface de réparation. Comme à son habitude, captain Gunnarsson s'en chargeait. Arnason, étrangement marqué par Rooney, déviait le ballon qui filait au second poteau. Dans une défense figée, Sigurdsson, le seul en mouvement, trompait Hart de près.

C'était le début du calvaire anglais. Et comme bien souvent, il était matérialisé par les bourdes de son gardien. Coupable sur le coup-franc de Bale face au Pays de Galles, le portier de City l'était de nouveau sur cette frappe guère puissante de Sigthorsson. Buteur avec Nantes dans ce stade, il remettait donc cela avec sa sélection. Si la finition n'était pas folichonne, elle venait conclure une belle séquence collective. Qui avait aussi bien mis en lumière la capacité des Islandais à combiner que la passivité de l'animation défensive des hommes de Roy Hogdson. Le visage du sélectionneur anglais se décomposait à mesure que les minutes s’égrainaient. Son équipe traînait les mêmes difficultés aperçues au cours de ses précédentes rencontres. Sans idée directrice ni projet commun, elle n'affichait plus les promesses vues en qualifications.

Kane, éreinté après une saison folle avec Tottenham, était méconnaissable. A se demander même pourquoi il était devenu le préposé aux coups de pied arrêté. Les rentrées de Vardy et Wilshere ne changeaient rien. Seul Rashford dans les cinq dernières minutes apporta plus de danger que n'importe quel autre de ses coéquipiers. Trop peu pour fragiliser la solidarité islandaise. Le même sentiment d'urgence se manifesta aussi dans les rangs de la Roja. Alors que De Gea retarda une nouvelle fois l'échéance en remportant son duel face à Eder, Iniesta mit enfin de l'ordre dans la maison ibérique. Face à des Italiens volontairement bien moins entreprenants, ils se créaient enfin plusieurs opportunités. Si la révolte était désordonnée et sentait la fin de cycle, elle traduisait l'ultime effort d'une génération dorée. Mais Buffon s'interposa à chaque reprise. Comme sur cette reprise de Piqué à l'entrée des arrêts de jeu. La perspective d'un triplé historique venait bel et bien de s'envoler.


JULIEN ROUX


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2016-06-27 23:48:40
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