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Allemagne - France : Résumé
Allemagne - France : Résumé

Allemagne – France : 0 – 2


Buts : Griezmann (s.p. 45e+2 et 72e)



C’est l’histoire d’un p’tit gars devenu héros de la nation après avoir été banni de la représenter pendant un peu plus d’un an. Ce jour-là, le ciel était pluvieux. Maussade. Alors pour l’égayer et s’arracher à la morosité ambiante, certains avaient décidé de s’offrir une virée dans la capitale. A la tombée de la nuit havraise, ils avaient pris le taxi en catimini. Direction Paris. Mal leur en avait pris. Si les Espoirs avaient remporté le match aller du barrage qui les opposaient à la Norvège en vue de l’Euro 2013, ils s’inclinaient lourdement au retour.

La soirée parisienne fut ainsi accusée de tous les maux, façon mère de tous les tourments de la fédération. Et les 5 joueurs y ayant pris part coupables de crime lèse-majesté. Griezmann était de ceux-là (M’Vila, Ben Yedder, Mavinga et Niang l’accompagnaient)… Et peu imaginaient alors le destin de l’attaquant de la Real Sociedad couvert de succès. Quatre ans plus tard, il est devenu une sorte de talisman. Celui qui a réconcilié la France d’avec son équipe nationale. Un type sympa, avenant, trimballant sa simplicité et sa bonne humeur de partout où il se rend.

Son statut a pourtant changé. Aujourd’hui, certains de ses coéquipiers à l’Atlético Madrid n’hésitent plus à comparer son influence à celle de Messi ou de Ronaldo. Il aura l’opportunité de le confirmer alors qu’il s’apprête à croiser de nouveau le Lusitanien après l’avoir affronté quelques semaines plus tôt en finale de la Ligue des Champions. Ce soir-là, Griezmann avait affiché une force de caractère rarissime. Alors qu’il avait manqué son pénalty au cours du temps réglementaire, il n’avait pas fui ses responsabilités lors de la séance des tirs au but. Et la réussite ne l’avait pas fui non plus.

Elle a continué de l’escorter face à Neuer. La sérénité de son plat du pied disait tout de sa plénitude. Et de la confiance qui l’habitait. Le moment avait pourtant des allures de coupe-gorge. Outrageusement dominé en termes de possession et d’organisation, la France ne proposait pas grand-chose. A défaut de créer, elle affichait une cohésion et solidarité défensives qui lui évitaient de sombrer devant les assauts répétés et mécaniques allemands. Elle s’en remettait donc à ce que toutes les formations dépassées espèrent secrètement : un coup de pied arrêté capable de faire basculer le rapport de force.

Un corner, suivi d’une main malheureuse de Schweinsteiger, matérialisait cet espoir. Griezmann le concrétisait définitivement. L’ouverture du score était comme un coup de poignard dans la tactique élaborée par Löw. Le moment y était pour beaucoup. Sur l’engagement, l’arbitre sifflant la mi-temps. La pression allemande se révélait alors désorganisée. Comme si la maîtrise si caractéristique de cette équipe la fuyait alors que les minutes s’égrenaient. L’absence de Mario Gomez se faisait également de plus en plus ressentir. Tout comme celle de Khedira, Schweinsteiger peinant à accélérer le jeu.

Sans véritable avant-centre, la Mannschaft manquait assurément de poids au cœur de la surface, Muller traînant toujours sa peine. Le ballon naviguait devant les cages françaises mais jamais un allemand ne parvenait à s’en saisir. Koscielny montrait pourtant quelques signes de faiblesse à force de systématiquement suivre son adversaire direct, mais Umtiti rayonnait. Le néo-barcelonais étrennait seulement sa deuxième sélection mais son autorité et sa présence pesaient bien plus que les maigres lignes de son CV.

La blessure de Boateng, au cœur du deuxième acte, venait s’ajouter à la suspension de Hummels, et l’axe germanique se trouvait dépeuplé. Pas franchement protégé, Neuer commettait alors une erreur de main bien loin de ses standards. Un centre en rupture de Pobga qui venait de se jouer de Kimmich était péniblement détourné par le portier du Bayern. Griezmann, bon pied bon œil, transformait l’offrande en punition avec décontraction. Le soulagement était immense. La France entrevoyait la finale de son Euro. Les hommes de Löw n’abdiquaient cependant pas. Mais ni Kimmich par deux fois (poteau et superbe parade de Lloris) et ni Sané ne parvenaient à changer le cours du match. Les Bleus triomphaient enfin de l’Allemagne. La revanche était belle. Le passé oublié.


JULIEN ROUX

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2016-07-07 23:36:44
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