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Allemagne - Italie : Résumé
Allemagne - Italie : Résumé

Allemagne – Italie : 1 – 1


Buts : Ozil (65
e) pour l'Allemagne ; Bonucci (s.p. 78e) pour l'Italie


C'est un refrain, aux faux-airs de prémonition, bien connu. Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, mais à la fin c'est toujours l'Allemagne qui gagne. Une nation s’entêtait pourtant à refuser l’évidence. Et prenait un malin plaisir à systématiquement remettre en cause l’adage. Aujourd’hui, elle sera forcée de l’admettre. Tôt ou tard, la Mannschaft finit toujours par triompher de toutes les résistances. Celle de la Squadra Azzurra oscillait pourtant entre l’épouvantail et la malédiction. Jamais, l’Allemagne n’avait battu l’Italie au cours d’une grande compétition.
Les précédents, au nombre de huit, étaient un affront terrible qui présageait d'une conclusion douloureuse.

Les larmes de Buffon étaient aussi belles que cruelles. Dans un football où la paranoïa de certains les invite à se masquer derrière leur petit doigt, la spontanéité de ses sanglots
était l'expression la plus pure d'une souffrance non contenue. Dont le souvenir amer ne s'effacera jamais. L'insolence italienne venait d'être punie au terme d'une séance de tirs au but aussi cataclysmique qu'irrespirable. La faible réussite des tireurs était la conséquence directe de l'aura immense dégagée par Neuer et Buffon, sans doute les deux meilleurs gardiens au monde. Sous la pression, certains ont dégoupillé.

Simone Zaza avait fait dans le ridicule en réécrivant une course d'élan que l'on ne reverra certainement pas avant d'expédier son ballon au-dessus de la barre. Graziano Pellè avait piteusement tenté de dissimuler sa peur en mimant une panenka au portier allemand avant de ne pas attraper le cadre. Leonardo Bonucci avait un brin naïvement imaginé qu'il pouvait le tromper une deuxième fois depuis le point de pénalty avant de voir sa frappe détournée. Mesut Ozil pensait laver l'idée d'un échec durable dans cet exercice après son raté face à la Slovaquie avant d'envoyer son tir sur le poteau. Thomas Muller voyait en ce tir au but la parfaite opportunité pour enfin marquer avant de recevoir la confirmation que cet Euro n'était décidément pas le sien.

Du moins jusqu'à ce quart de finale. Car voilà, au petit jeu de la mort subite ce sont les hommes de Löw qui ont survécu. La tentative de Darmian ayant été stoppée par le gardien munichois avant que Hector poussa un grand ouf de soulagement après que Buffon ne put qu'
effleurer son tir. L'issue ne faisait pourtant aucun doute. Dans cet exercice, l'Allemagne s'est toujours montrée d'un froid réalisme. Pour preuve, elle n'a jamais connu la défaite après la fin des prolongations dans son histoire... C'est à se demander donc si elle n'attendait pas ce moment pour enfin se débarrasser de l'Italie. Car que l'on se le dise, la première mi-temps fut d'une tristesse à peine voilée au regard de l'enthousiasme que suscitait cette confrontation.

Inhabituellement disposée en 5-3-2, la Mannschaft rivalisait d'innovation stratégique pour annihiler les intentions de ce génie tacticien de Conte. Le plan ne fonctionnait cependant qu'à moitié. A moins qu'il prévoyait également une animation offensive frôlant le néant. L'Italie ne parvenait pas à se montrer dangereuse – à l'exception d'une frappe de Staruro après un centre en retrait de Giaccherini – mais n'éprouvait aucun mal à contenir les timides attaques adverses. La partie d'échec n'était pas dépourvu d'intérêt ni d'intensité mais annulait l'idée d'un quelconque ascendant. Il se dessinait plus sûrement après la pause alors que les Allemands évoluaient plus haut.

Quelque peu acculés, les Italiens étaient sanctionnés de trois cartons en l'espace d'un quart d'heure, preuve d'une progressive prise de pouvoir de la Mannschaft. Elle se matérialisait à la suite d'une passe lumineuse
de Gomez qui lançait Hector dans l'intervalle. Le centre du latéral gauche était repris de près par Ozil qui jaillissait au milieu de l'axe défensif italien pour trompait Buffon. On retrouvait les mêmes protagonistes dans la foulée. Le génie créateur du milieu d'Arsenal trouvait d'un subtil piqué son avant-centre qui ne pouvait enchaîner avant le retour de Chiellini, tout heureux de voir le réflexe incroyable de son gardien lui éviter de marquer contre son camp.

La Squadra Azzurra était au bord de la rupture. Elle se refusait néanmoins à céder. Les gesticulations interminables de Conte électrisaient ses joueurs qui, survoltés, se révoltaient. Et poussaient à la faute Boateng, dont les deux bras pointés au ciel obligeaient l'arbitre à siffler un pénalty que Bonucci transformait. On se disait alors que la malédiction opérerait à nouveau… Elle finirait, à l'inverse, par se briser.


JULIEN ROUX


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2016-07-02 23:53:56
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