Allemagne – Ukraine : 2 – 0
Buts : Mustafi (19e) et Schweinsteiger (90e+2)
Les Champions du Monde se savaient attendus. Leurs prestations décevantes face à l'Angleterre et la Slovaquie avaient prolongé le sentiment déjà entrevu lors des éliminatoires. Les Allemands affichaient une fébrilité inhabituelle. Les Ukrainiens avaient bien pris note. Et avaient bien l’intention de le prouver une fois encore. La défense de la Mannschaft, fortement remaniée en raison des nombreuses blessures l’affectant, présentait donc un visage un brin expérimental. Raison de plus pour les Ukrainiens pour avoir de la suite dans les idées. Elles ne tardaient pas à se matérialiser. Konoplyanka reprenait en première intention un centre fuyant. La trajectoire brossée allait mourir au pied du poteau avant que Neuer n’intervienne brillamment. Le ton était donné.
Les Allemands parvenaient néanmoins leur mécanique en place. Kroos, comme à son habitude, prenait les choses en main, en dictant le tempo et orientant le jeu. La plaque tournante du Real Madrid adressait également un coup franc parfait. Que catapultait Mustafi en pleine lucarne d’un Pyatov abandonné par ses défenseurs. Problème le coup de pied arrêté n’aurait jamais dû être accordé, Müller ayant été dépossédé du ballon sans qu’aucune faute n’ait été commise. Les Ukrainiens avaient cependant eu la mauvaise idée d’installer leur adversaire dans la rencontre. En évoluant trop bas et en n’imposant pas un pressing suffisamment ordonné, ils offraient un confort dont Ozil et les siens n’avaient pas besoin. Kroos, encore lui, trouvait d’une magnifique ouverture, Khedira parti plein axe. Pyatov s’interposait.
Le match bascula alors comme si l’arrêt du gardien du Chakhtior Donetsk avait fait l’effet d’un électrochoc. Enfin inspirés offensivement, les Ukrainiens trouvaient les intervalles et les décalages. L’Allemagne reculait inexorablement ne sachant pas comment endiguer les vagues jaunes. Neuer s’employa pour priver Khacheridi de l’égalisation sur corner avant d’être miraculeusement sauvé par son compère du Bayern, Boateng, qui dégageait acrobatiquement sur sa ligne une reprise à bout portant de Yarmolenko. Le même Yarmolenko qui trouvait finalement l’ouverture dans la foulée. Le drapeau se levait. L’ailier du Dynamo était en position illicite. La pause faisait le plus grand bien aux hommes de Joachim Löw.
Débarrassés de la pression imprimée par des Ukrainiens, visiblement essoufflés, ils contrôlaient les débats. Sans s’affoler. Sans se créer non plus les occasions d’aggraver le score. Ce qu’ils auraient pu (dû) regretter si l’arbitre avait signalé le penalty qui s’imposait. Une relance rapide de Pyatov trouvait la tête de Mustafi. L’auteur de l’ouverture du score pensait prolonger tranquillement vers son gardien qui était venu, comme à son habitude, flirtait avec les limites de sa surface. Seleznyov se précipitait avant que l’offrande ne lui soit refusée après une charge inappropriée de Neuer. Moment choisi par Ozil pour se vêtir de ses habits de magicien passeur pour Schweinsteiger.
J.R.
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