Les hommes d'Hodgson ont ni plus ni moins réalisé un 100% lors des éliminatoires. Se permettant même de recourir à une variété de systèmes. Innovations qui ne seront certainement pas de trop le jour J venu. Un schéma tactique à géométrie variable qui s’explique en particulier par la convocation de nombreux nouveaux éléments (John Stones, Dele Alli, Ross Barkley, Raheem Sterling, Jamie Vardy et Harry Kane) dans le secteur offensif. Une armada qui faudra accorder et faire savoir jouer ensemble pour qu’elle puisse donner sa pleine mesure.
Car voilà, la faiblesse de son groupe en qualification invite à la prudence. Certaines carences notamment défensives pourraient apparaître au grand jour face à des oppositions plus conséquentes. Si les Britanniques ont été les premiers à valider leur ticket pour la France après avoir effectué un sans-faute, devenant ainsi le 6e pays de l'histoire à réaliser un tel parcours, certaines questions restent en suspens. Et leur aptitude à y répondre face à une adversité supérieure sera à guetter de près. Roy Hodgson, le sélectionneur, devra faire des choix.
En premier lieu, celui entourant le rôle de Wayne Rooney, l’habituel capitaine et meilleur buteur de l'histoire des Trois Lions (face à la Suisse il a inscrit son 50e). Ses dernières performances en club ainsi qu’en sélection n'ont pas forcément donné toutes les garanties quant à son utilisation. Un flou en partie levé par son expérience des grands rendez-vous. Son implication sans faille dans la conquête de la Cup par Manchester United plaide en sa faveur. La réussite quasi insolente de Jamie Vardy un peu moins.
L’avant-centre de Leicester, qui a marché sur l’eau tout au long de la saison en Premier League, n’a pas manqué non plus ses débuts en sélection. Deux buts lors de ses deux premières capes (notamment celui génial lors de la victoire probante de l’Angleterre en Allemagne) qui pourraient bien inciter le sélectionneur anglais à privilégier un système à deux pointes (Kane, meilleur buteur du championnat anglais étant promis à une place de titulaire) et à positionner captain Rooney en position de numéro de 10.
L’incertitude plane également dans l’entrejeu. Secteur dans lequel le manque de milieux défensifs capables de ratisser et de relancer proprement est une source d'inquiétude. Un rôle qui semblait pourtant promis à Jack Wislhere. Mais son indiscipline ainsi que son manque d'hygiène de vie ont freiné son explosion. Le milieu d’Arsenal a néanmoins démontré qu’il savait élever son niveau, en assurant par exemple la qualification des siens en plantant un doublé en Slovaquie dont le bloc compact et l’agressivité avaient posé bien des problèmes à sa formation. Une équipe portée donc par sa jeunesse et sa volonté de se projeter rapidement vers l’avant mais dont les ressources mentales et la cohérence collective seront mises à rude épreuve. En particulier face au Pays de Galles...
JULIEN ROUX
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