Belgique – Italie : 0 – 2
Buts : Giaccherini (32e) et Pellè (90e+2)
Et Gianluigi Buffon s'est mis à traverser le terrain de part en part dans une course effrénée. C'est que sa Squadra Azzurra venait de s'assurer un précieux succès sur la Belgique. Pelle venait en effet d'inscrire le but de break à la conclusion d'un contre brillamment construit. Qui faisait l'effet d'un miroir grossissant à la prestation italienne du soir. La joie collective quelques secondes après le but de l'avant-centre de Souphampton disait tout de la satisfaction transalpine. Titulaires et remplaçants ne faisaient qu'un au moment de célébrer une victoire qui n'attendait plus que le coup de sifflet final pour connaître son officialisation. Un groupe était bel et bien né.
Arrivés en France presque sur la pointe des pieds, les Italiens n'avaient pas fait grand bruit de leurs objectifs, conscients d'une animation offensive un brin silencieuse et d'un entrejeu quelque peu fragile après les forfaits de Verratti et Marchisio. A la différence de Diables Rouges bien décidés à transposer leur collection de talents individuels en un collectif dévastateur. La formation de Marc Wilmots doit désormais réaliser tout le chemin qui lui reste encore à parcourir pour faire de son ambition légitime une conquête. Car voilà, elle a pris une leçon. De discipline. De réalisme. D'organisation collective. Bref, elle a certainement aujourd'hui une idée un peu plus précise de ce que jouer en équipe signifie. Le sélectionneur belge remerciait presque son homologue italien en conférence de presse : « Cela m'arrange bien que tout le monde retomber sur terres en Belgique. »
Privé de son capitaine et de son âme (Vincent Kompany), son groupe souffre de son inexpérience et de sa jeunesse face à des nations au vécu international plus fourni. Pourtant, ses premières minutes n'avaient en rien présagé d'un tel scénario. Décidés à gagner la bataille du milieu, ils aligné trois récupérateurs (Nainggolan, Fellaini et Witsel) pour sécuriser une défense en manque de repères et contrôler le tempo de la rencontre. Le joueur de l'AS Rome obligeait même Buffon à se détendre sur une frappe à ras de terre plein axe. Cette tentative n'allait pourtant trouvé aucun prolongement. Une ouverture lumineuse de Bonucci allait complètement changer la physionomie du match. Une erreur de communication de l'axe défensif suivi d'un enchaînement de grande classe de Giaccherini plus tard, et la Belgique se retrouvait menée.
L'Italie se retrouvait alors dans sa position préférentielle. Attendre en bloc avant d'exploser à la récupération, elle sait faire. Nullement inquiétée, elle n'était pas loin de doubler la mise avant la pause. Candreva voyait sa frappe repoussée par Courtois avant que Pellè, bien seul, ne parvienne à cadrer sa reprise de la tête. Les minutes défilaient, et elle continuait à se créer des opportunités. A tel point qu'elle fut tout près d'être puni sur un contre belge rondement mené par Hazard et De Bruyne. Mais la conclusion de Lukaku ne trouva pas le cadre.
Le trio offensif ne se mettrait plus en évidence, à l'exception d'un centre du milieu offensif de Man City pour Origi qui dévissait. Insuffisant. Décevant. Tout le contraire d'Italiens qui aurait pu tuer tout suspense bien avant le temps additionnel sans un Courtois inspiré. Le portier de Chelsea ayant dû s'interposer avec brio sur des nouvelles tentatives de Pellè et Giaccherini. Cela ne faisait plus de doute. Si les hommes de Conte reproduisent pareille performance, il faudra compter sur eux. Le regard clair et déterminé de Buffon ne disait pas le contraire.
J.R.
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