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Espagne -Turquie : Résumé
Espagne -Turquie : Résumé

Espagne – Turquie : 3 – 0


Buts : Morata (34e et 48e) et Nolito (37e)


Pour des raisons différentes, à Barcelone comme en sélection, son influence est parfois minorée ou plus simplement mentionnée un brin rapidement. Au Barça, le MSN étend sa toile bien au-delà du terrain et ses chiffres sont une conquête perpétuelle de l'impossible. La Roja s'est, elle, forgée un palmarès unique en bâtissant un groupe aux productions collectives flirtant avec une forme de perfection. Rares sont alors les fois où les performances d'Andrés Iniesta ont été commentées pour ce qu'elles sont réellement. Des moments de poésie. Des sourires à l'intelligence. Des instants suspendus. Des concentrés de grâce.

Peu se souviennent ainsi de son but, au bout de la prolongation, offrant à son pays sa première Coupe du Monde. Peu se remémorent encore son égalisation dans le temps additionnel à Chelsea ouvrant la voie à un sacre barcelonais en Ligue des Champions. Iniesta et son physique de gringalet ne sont pas du genre à concentrer les louanges et les distinctions personnelles. Sans doute aurait-il pourtant mérité de recevoir le Ballon d'Or en 2010. Mais les statistiques messiesques autant que les non-dits d'un scrutin farfelu l'en ont privé. Pas sûr cependant qu'il en est été offusqué. Ou qu'il en est développé une quelconque rancœur.

Son amour pour le jeu ne se confond pas avec un amour du je. Il l'appelle à bien d'autres considérations. Pour lui, ce qui importe avant tout ce sont les succès bâtis autour d'une conception bien précise du football. Celle d'une équipe confisquant le ballon pour mieux éviter les duels et créer les espaces. Si la possession est la mère des triomphes, alors Iniesta en est son père. Dans l'entrejeu, il organise, régule, voit avant les autres. Rien ne se construit sans son intervention. Il est un commandant dont l'autorité ne se matérialise pas par la voix. Mais par sa capacité à mettre en musique les consignes de ses coachs.

Il est un maestro au service d'un groupe. Le tempo qu'il imprime n'a qu'une seule volonté : celle de mettre en valeur les qualités individuelles de ses partenaires. Sa prestation face à la Turquie l'a encore démontrée. Si tant est qu'une confirmation était bien nécessaire. Avec 99 buts ballons touchés, dont 78 dans la partie adverse, il a symbolisé l'ultra domination espagnole. Parfois tancés pour leur possession monotone du ballon, ils ont affiché, cette fois, une variété prometteuse leur ouvrant également de nouvelles perspectives.

Morata, auteur d'un doublé, apporte au collectif espagnol une profondeur qui lui avait tant fait défaut à la précédente Coupe du Monde. En étirant dans la verticalité la défense adverse, il permet aux milieux, libres de tout marquages, de s'engouffrer dans les intervalles. C'est ainsi que Nolito a doublé la mise, en s'infiltrant au cœur de la l'axe central et en profitant d'une approximation défensive de Mehmet Topal consécutive à une délicieuse ouverture de Fabregas. Le chef d’œuvre n'était alors que partiel. Il se matérialisait quelques instants seulement après le pause. Une séquence de 22 passes mettait fin à un suspense qui avait déjà vécu.

La Roja venait de transformer les Turcs d'un Arda Turan, encore une fois chahutés par ses fans, en plots. Iniesta n'était évidemment pas à étranger à cette magie. D'une passe verticale cassant la dernière ligne, il trouvait un Jordi Alba décidément très offensif qui offrait à l'attaquant de la Juventus le soin de conclure. Piqué, seul joueur de champ à n'avoir pas été impliqué sur cette action, se régalait. Il savait que son Espagne s'était réinventée.



J.R.


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2016-06-17 23:30:46
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