Kevin Trapp (Allemagne) : L'Allemand espérait donner une nouvelle orientation à sa carrière en s'engageant avec le PSG. Pari pas totalement réussi. Mais comment pouvait-il en être autrement pour un gardien qui évoluait il y a moins d'un an à Augsbourg ? Ses boulettes L1 et ses prestations pas toujours rassurantes en C1 ont relancé le débat Sirigu. Joachim Löw a, lui, tranché.

Mamadou Sakho (France) : Son doublé lors du barrage retour face à l'Ukraine envoyant les Bleus au Mondial brésilien lui avait conféré une aura telle au sein du groupe France que la question de sa participation à l'Euro ne se posait même pas. Un visa que même ses lacunes défensives ne remettaient pas en cause. Jusqu'à l'annonce de son contrôle positif à un « produit dopant ».

Javi Martinez (Espagne) : Victime de la complémentarité de la paire Piqué – Sergio Ramos, le Munichois l'est aussi de sa fragile condition physique. Depuis son arrivée en Bavière, il a accumulé les pépins, se rompant notamment les ligaments croisés. Ses prestations n'ont pourtant jamais souffert de ses aléas. Pas suffisant pour convaincre Vincente Del Bosque de le retenir.

Dejan Lovren (Croatie) : Ante Cacic, le sélectionneur croate, et Lovren ne partiront sûrement pas en vacances ensemble. Leur brouille est à l'origine de l'absence du défenseur de Liverpool. « Je n'ai pas la fermé la porte définitivement à son retour. Si son attitude change, alors on réfléchira à une possible réintégration. Il doit comprendre que l'équipe ne tourne pas autour de sa personne. »

Leighton Baines (Angleterre) : La latéral ne traînera pas ses rouflaquettes à l'Euro. C'est qu'on ne les a que très peu vues prendre leur couloir ces derniers mois. Opéré en août pour soigner des problèmes récurrents à la cheville, il n'a jamais vraiment retrouvé ses sensations. Après avoir vécu dans l'ombre d'Ashley Cole, il a souffert depuis de l'affirmation de Bertrand et Rose à son poste.

Andrea Pirlo (Italie) : Homme de peu de compromis, Antonio Conte a clos la discussion aussi vite qu'elle avait été ouverte : « Nous sommes allés le voir aux Etats-Unis. Nous avons une idée précise du niveau de la MLS sur tous les plans. Nous pensons qu'il est normal que si vous jouez là-bas, vous en payez les conséquences. » Pas de Squadra Azzurra donc. Même tarif pour Giovinco.

Danny Drinkwater (Angleterre) : Sa métamorphose ne se donnera pas à voir en France. Pourtant, l'Anglais formait avec N'Golo Kanté ce qui se faisait de mieux dans l'entrejeu cette saison en Premier League. C'est à partir de ce tandem d'infatigables ratisseurs et relayeurs que Leicester a bâti sa prodigieuse et incroyable histoire. Roy Hogdson n'a pas souhaité prolonger son conte de fée.

Juan Mata (Espagne) : Del Bosque a pourtant retenu 10 milieux de terrain. Mais il n'y avait visiblement pas assez de place pour le Mancunien. Problème d'abondance de biens pour celui qui fut de toutes les conquêtes de la Roja. Problème aussi d'acclimatation prolongée à un championnat anglais dans lequel son frêle physique ne lui permet pas toujours d'exprimer ses qualités techniques.

Hatem Ben Arfa (France) : Difficile pour Deschamps de justifier sa non-sélection. « C'est un choix sportif. Si j'avais eu des doutes, il ne serait même pas parmi les réservistes. » Guère convaincant au regard de sa saison. En jouant la carte de la prudence en emmenant huit défenseurs, il s'est privé d'un talent hors-norme capable, en sortant de banc, de faire la différence à lui seul.

Karim Benzema (France) : Sans aucun doute l'absent le plus présent. A chacun des pas effectués par les Bleus, le fantôme de Madrilène fait une apparition. Entre ennuis judiciaires suite à l'affaire de la « sextape » et déclarations pas toujours bien senties (« Deschamps a cédé sous la pression raciste d'une partie de la France »), son talent ne s'est pas vraiment exprimé hors des terrains.

Diego Costa (Espagne) : Sa saison n'a pas plaidé pour sa candidature. Le souvenir de ses prestations médiocres à la Coupe du Monde au Brésil non plus. Alors que la Roja pensait avoir trouvé l'avant-centre qui symboliserait sa lente mutation, il n'a, depuis sa signature à Chelsea, cessé de décevoir par un comportement détestable sur le pré et des statistiques guère emballantes.

Remplaçants : Stéphane Ruffier (France), Santi Cazorla (Espagne), Mario Balotelli (Italie), Kévin Mirallas (Belgique), Phil Jagielka (Angleterre)

JULIEN ROUX