Slovaquie – Angleterre : 0 – 0 / Russie – Pays de Galles : 0 – 3


Buts : Ramsey (11^e), Taylor (20^e) et Bale (67^e)


Les Gallois se baladaient face à des Russes déjà sur le départ depuis leur virée sur le Vieux Port. A se demander si certaines ne leur avaient pas gentiment glisser à l'oreille que leur présence sur le territoire français était devenue bien trop embarrassante. Cela faisait donc les affaires de la bande à Coleman. Qui se régalait de l'apathie des hommes de Slutsky dont l'attitude avait des allures de touriste pas vraiment concerné. Bale and co punissaient cette forme d'irrespect en tuant tout suspense en l'espace de 20 minutes.

Ramsey, lancé en profondeur par Allen, s'en allait tranquillement battre Akinfeev. Taylor l'imitait quelques minutes plus tard après avoir profité d'un alignement suspect de la défense russe. Bale fermait la bal en inscrivant d'un petit piqué astucieux son troisième but en autant de rencontres. Le Pays de Galles marchait en patron. L'écho de cette démonstration résonnait jusque dans les travées de Geoffroy-Guichard. Ce Chaudron que les Anglais avaient rempli avec un brin de nostalgie et le sentiment d'effacer le souvenir encore douloureux d'une élimination.

Ce jour-là Michael Owen s'était révélé à la face du monde en plantant un but d'anthologie au sortir d'un solo de 45 mètres. Insuffisant toutefois face à des Argentins se qualifiant à l'issue de la séance des tirs au but. Les cœurs de la Perfide Albion s'étaient donc donnés rendez-vous pour laver l'affront. Ils ne le savaient pas encore, ils allaient en subir un autre. Bien plus douloureux. Celui de voir leur voisin gallois s'emparer de la première place d'un groupe qu'ils dominaient pourtant avant l'ultime journée. Sans doute, demanderont-ils la prochaine fois de ne plus jouer à Saint-Etienne. Plus sûrement en voudront-ils à leur sélectionneur.

Roy Hogdson a parié. Et il a perdu. Seuls les bookmakers ont apprécié. Le trait d'humour n'a pas vraiment trouvé son public. Et dire que les Anglais possédaient le momentum. Sturridge avait éteint le feu du dragon dans le temps additionnel. Les Trois Lions trônaient. Cela dérangeait peut-être Hogdson, guère emballé par l'idée de voir l'étiquette de favori accolée à sa formation. Pour prévenir tout enthousiasme démesuré, il s'est décidé à sortir du banc ses remplaçants. Certains avaient tout de même prouvé leur valeur. Vardy et Sturridge avaient scoré et l'idée de les voir associer au coup d'envoi n'apparaissait pas incongrue.

Celles de voir Henderson et Wilshere former l'entrejeu aux côtés de Dier et de titulariser Clyne et Bertrand sur les côtés suscitaient un peu plus de scepticisme. Il se confirma au fil des minutes. Face à des Slovaques jouant, eux également, leur qualification, les Anglais parvenaient difficilement à trouver des espaces. Vardy et Sturridge se créaient bien quelques situations intéressantes mais ne trouvaient cependant pas l'ouverture. Le bloc des partenaires de Hamsik ne se désagrégeait pas sous les vagues répétées. La solidarité slovaque faisait des miracles à l'instar de ce sauvetage désespéré de Skrtel sur une reprise de Dele Alli tout juste entré en jeu.

La frustration et l'exaspération se lisaient sur le banc anglais. Le sentiment d'urgence conduisait Hogdson et ses adjoints à utiliser finalement Rooney. Si sa présence dynamisa quelque peu l'animation offensive anglaise, cela ne fut pas suffisant pour briser la résistance slovaque. Qui ne fut pas loin de déchirer celle de son adversaire. Sur un centre anodin, Cahill, un peu trop facile, remisa de la poitrine pour son gardien. Robert Mak fut tout près de devancer Hart qui s'interposa finalement… Guère rassurant cependant pour le reste de la compétition. Les Gallois n'en ont que faire.

J.R. 

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