Islande – Hongrie : 1 – 1


Buts : Sigurdsson (s.p. 39^e) pour l'Islande ; Saevarsson (c.s.c 88^e) pour la Hongrie


Franchement, les curiosités ne manquaient pas. Et dire qu'elle n'étaient pas que vestimentaires... Le survêtement de Kiraly provoquait une hystérie en passant de ringard à effigie d'un football de la rue, populaire et sans fard. Ce n'est pourtant pas vraiment ce qu'avait suggéré l'idée d'un Islande – Hongrie au moment du tirage au sort. Dessinant plus volontiers l'idée d'un match sans relief. Leur performance respective en ouverture avait quelque peu donné un éclairage différent à leur opposition.

L'Islande avait réduit Ronaldo au silence sur le pré avant qu'il ne retrouve ses cordes vocales pour tancer cette île qui venait de sacrément le tourmenter. La Hongrie avait, elle aussi, créé quelques dommages. L'Autriche, dont le parcours en éliminatoires lui avait éveillé l'appétit, avait été réduite à la diète après avoir pourtant pris ses airs de glouton dès le coup d'envoi donné. Résultat, les Hongrois pouvaient d'ores et déjà assurer leur qualification en s'imposant face aux Islandais.

Une routine déjà éprouvée, eux qui n'avaient jamais connu autre chose que le succès face à cet adversaire en cinq confrontations. Les premières minutes voyaient, sans surprise donc, la Hongrie s'affirmait. Contrôlant le rythme et gagnant les duels dans l'entrejeu. Sans pour autant se montrer dangereux. A l'inverse d'Islandais qui progressivement évoluaient plus haut en exerçant un pressing compact. Une touche de Gunnarson, façon coup-franc à deux mains, était ainsi prolongée avant de finir sa course à quelques centimètres au-dessus de la barre transversale de ce bon vieux Kiraly.

Ce dernier devait quelques instants plus tard s'employait pour préserver sa cage inviolée. Lancé en profondeur par Bjanarsson, Gudmundsson résistait au retour de son garde du corps pour s'ouvrir le chemin de but. Avant de manquer son face à face. Sans doute un peu grisé par l'instant, Kiraly continuait son show en ajoutant une coquetterie, un brin superflue, à l'une de ses relances. Elle le précipita lui et ses défenseurs à leur perte. Concédant sous la pression un corner, ils se fragilisaient. A l'instar d'un Kiraly incapable de capter le ballon qui profitait au capitaine islandais qui allait chercher le pénalty. Et le trouver.

Une aubaine pour Sigurdsson, le spécialiste maison. Le milieu de Swansea ne tremblait pas en inscrivant son cinquième pénalty sur ses sept derniers buts en sélection. L'Islande démontrant, une fois de plus, sa capacité unique à maximiser chacun de ses temps forts. Elle n'en connaîtrait plus, les partenaires de Dzsudzsak entreprenant un siège méthodique de son camp. Une situation qu'elle subissait autant qu'elle accueillait avec une certain sentiment déjà-vu. Défendre en bloc et réduire les espaces pour remporter des duels étant l'ADN de cette équipe.

Elle le prouvait jusque-là 88^e minute. Moment choisi par les Hongrois pour d'une magnifique combinaison à trois forcer Saevarsson, sous la pression de Böde, de tromper son propre gardien. Les Islandais laissaient filer un succès historique. Ils trouvaient cependant les ressources mentales pour s'offrir une opportunité en or de forcer la décision. Mais ni Sigurdsson ni Gudjohnsen ne cadrèrent un coup franc à la limite de la surface de réparation au bout du temps additionnel. On doute que cela chagrine Kyraly.


J.R.


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