LeFoot.fr : Actus, Live, Résultats, Vidéos & Stats
LeFoot.fr

La passion du football depuis 2001

NOUVELLES SPORTS - Euro Cup
Islande : Présentation
Islande : Présentation

Question. Comment un pays de 326 000 habitants peut-il se qualifier pour la phase finale de l'Euro ? Quels ressorts ont-ils permis cet exploit XXL ? Un raccourci voudrait que l'on empreinte le chemin ouvert par la réforme mise en œuvre par Michel Platini : celui de la participation de 24 nations à la phase finale d'un Euro. Une évolution qui, il est vrai, permet à certains pays du second plan de se hisser à la table des grands. L'argument est un brin fallacieux quand il s'agit d'évoquer le cas islandais. Car sans lui faire offense, on serait tenté de le classifier dans la catégorie des petit poucets. De ceux dont l'histoire retiendra que leur présence retient du miracle.

Pourtant à y regarder de plus près, certains facteurs tendent à expliquer l'irrationnel. Deux retiennent particulièrement l'attention : la structure managériale de la sélection et la relation très particulière unissant l'encadrement et les joueurs. Deux éléments qui ont pour point commun un homme. Lars Lagerback. Intronisé en 2011, il a dressé dès les premières semaines un état des lieux sans concession du fonctionnement de la sélection nationale. Frey Alexandersson, coach de Leiknir ainsi que des A islandaises, revient sur ses premiers pas : « Je pense que son recrutement a été fondamental. Il a été l'origine de nombreuses évolutions. Surtout, il a provoqué une prise de conscience collective
au sein de la fédération nationale. Aux dirigeants, il a dressé le tableau suivant : 'Aujourd'hui nous sommes à des années lumières des autres pays.' »

Un bilan sévère qui n'est pas resté lettre morte. Méticuleusement et progressivement, certains changements ont été mis en place. A des degrés différents, ils ont notamment participé à la professionnalisation du staff technique et médical. C'est ce qui a notamment frappé Alexandersson qui a été invité par Lagerback à découvrir l'intimité d'un rassemblement
à deux reprises lors des éliminatoires. « On ressent une vraie prise en charge de l'équipe. Le nombre de personnes qui gravitent autour des joueurs est beaucoup plus important. Désormais, ils sont toujours accompagnés par au moins deux physiothérapeutes, une masseuse et un docteur très expérimenté. Ainsi que par un cameraman qui filme en permanence toutes les séances d'entraînement pour faciliter les explications tactiques du coach. »

Autant d'améliorations qui semblent tout de même bien mineures au regard des investissements massifs par certaines grandes nations pour se doter des meilleures structures possibles. « Cela peut vous sembler en effet un brin futile, mais je peux garantir que pour un pays comme l'Islande cela fait une différence énorme, abonde Hjorvar Haflioason, le Vincent Duluc local. Largerback et Hallgrimsson ont apporté à la sélection
une organisation et une displicine qui faisaient défaut. Désormais quand les joueurs sont appelés, ils n'ont plus la sensation d'être en vacances. Ils savent désormais que leur quotidien ne sera pas différent de celui en club. » Gylfi Sigurdsson, la star locale, a ainsi reçu un traitement sur un mesure par un physio qui avait passé la semaine précédent le déplacement en République Tchèque avec lui à Swansea.

Des détails qui font la différence. Celui systématiquement mis en avant par les suiveurs islandais fait partie intégrante de la vision du rôle d'entraîneur endossé par Lagerback. Qui, plus que tout, insiste sur l'ouverture et le partage. A l'image de son expérience à la tête de la Suède, il a ainsi privilégié le management à deux en s'attachant les services d'Hallgrimsson. « Je n'ai jamais vu autant de réunions de ma vie, souligne Alexandersson. Chaque meeting dure environ 30-40 minutes. Les joueurs sont vraiment réceptifs. Tout est minutieusement préparé par Hallgrimsson qui dissèque tous les mouvements et chacune des situations vues à l'entraînement. C'est vraiment très impressionnant. »

Un dialogue qui a également favorisé la vie en communauté. Ragnar Sigurdsson, qui évolue à Krasnodar, ne dit pas autre chose : «  Je n'ai vécu dans un groupe avec une telle alchimie. Et pourtant, je peux vous assurer que j'ai évolué dans beaucoup de clubs. Mais en sélection, c'est différent. Il y a vrai respect. » Et si finalement, il ne s'agissait que de l'histoire fantastique d'une bande
de potes ? Cela serait un peu vite oublier qu'une grande partie d'entre eux ont participé à la finale de l'Euro Espoirs en 2011. Les voir ainsi en France cinq ans plus tard épouse donc une certaine forme de logique que le duo managérial a savamment préparée.

 

 

JULIEN ROUX



Retrouvez toutes les informations essentielles sur l'équipe d'Islande en cliquant ici

 

Retrouvez tous les résumés vidéo et les statistiques des éliminatoires de l'Islande en cliquant ici

2016-06-07 07:36:39
Suivez toutes les compétitions avec LeFoot.fr