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Portugal - France : Résumé
Portugal - France : Résumé

Portugal – France : 1 – 0


But : Eder (109e)



L’été sera long. Les jours et nuits vont sembler une éternité, à s’étirer dans le chagrin et le souvenir d’une aventure inachevée. Le rêve d’un troisième sacre à la maison a finalement viré au cauchemar. Taquin, il viendra probablement nous
 piquer au cours de journées tournées vers l’horizon, façon coups de poignard. La lame tranchante s’amusera d’une plaie pas tout à fait cicatrisée. L’oubli ne sera jamais total.

Ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Qui sait, peut-être sera-t-il d’un précieux ressort pour l’avenir de ce groupe ? Une promesse que ce collectif continuera à se forger un destin commun. Il est inutile cependant de le nier, il n'aurait pas souffert d'avoir grandi
 dans le succès plutôt que dans l’amertume. Ce poncif français de célébrer les défaites cruelles est un écueil. Ce but magnifique d’Eder restera à jamais comme une douleur profonde.

Il faudra apprendre à vivre avec pour mieux la dompter et s’éviter de se retrouver de nouveau nez à nez avec elle. Cet échec valide ainsi
 l’idée que les hommes de Didier Deschamps n’étaient pas arrivés à maturité. Et c’est sans doute en cela qu’il doit nous arracher un sourire. La perspective de retrouver la majorité d’entre eux dans deux ans en Russie pour la Coupe du Monde est un bonheur que la campagne qualificative doit entretenir.

Leur capacité à rebondir en déterminera néanmoins l'intensité. Car le vrai, l'unique, celui qui parachève deux mois de cohabitation coupée de l'extérieur leur a filé entre les doigts après avoir longtemps était à portée de main. Le destin de ses hommes a peut-être définitivement chaviré lorsque la frappe en pivot de Gignac à la suite d'un dribble à vous coucher un Pepe à ricochet sur le poteau de Rui Patricio avant de s'éloigner définitivement de la ligne de but. On jouait alors les arrêts de jeu, et nul doute que la célébration aurait eu des airs de Trezegoal.

Une opportunité qui ne s'était que rarement présentée au cours d'un match traversé dans la crainte et la faible expression collective. Griezmann, le meilleur buteur de l'Euro, avait bien eu l'occasion d'ouvrir le score mais ses deux coups de tête n'avaient trouvé que les gants du portier portugais ou le ciel du Stade de France. Le reste avait fini de basculer à la 22e
 minute de jeu lorsque Ronaldo devait finalement renoncé.Touché au genou un peu plus tôt dans un contact avec Payet, le capitaine de le Seleçao était contraint de sortir.

Il ne le savait pas encore mais sans jouer ou presque il allait incarner le triomphe portugais. C'est que sa sortie allait désinhiber ses coéquipiers animés désormais de deux sentiments se renforçant l'un et l'autre : on doit le faire pour lui et si on perd sans lui alors personne ne nous tiendra rigueur. La contagion de cet esprit positif résonnait jusque dans les têtes françaises. Comme pour mieux leur faire perdre le fil d'une rencontre qu'elles avaient pourtant bien débutée et qu'elles ne concevaient pas s'achever dans la défaite.

Une configuration que le Portugal a malicieusement entretenu tout au long de l'Euro. Préférant faire déjouer ses adversaires à défaut d'imprimer son empreinte sur les débats. Résultat, celui qui avait terminé à la troisième place de son groupe n'a passé que 73 minutes sur 720 dans la peau de celui qui mènait au score. Une philosophie qui rappelle à s'y méprendre celle de la Grèce d'Otto Rehagel qui avait enivré tout le… Portugal avant de le terrasser en finale sur ses terres.

Fernando Santos a filé la comparaison jusqu'à se parer de gloire aux dépens du pays organisateur. Car voilà, ce succès est aussi et avant tout le sien. Arrivé dans des conditions tumultueuses, il n'a depuis perdu aucun des 14 matchs officiels qu'il a dirigés. Mieux, il s'est permis de donner une leçon tactique et de coaching à Deschamps en lançant Eder à dix minutes de terme.

Le Lillois a fait un chantier pas possible dans la défense française en endossant le rôle de point de fixation. Ce a quoi le sélectionneur français n'a pas su répondre. Sa formation n'en ayant plus que le nom en prolongations. Les entrants bleus (Coman, Gignac et Martial) avaient précipité cette
 mutation, les plus jeunes d'entre eux s'enfermant dans des schémas individualistes sans lendemain. Ceux de l'équipe de France seront larmoyants. Qu'ils le soient encore longtemps mais pour des émotions contraires.


JULIEN ROUX


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2016-07-10 23:58:31
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