Portugal – Islande : 1 – 1
Buts : Nani (31e) pour le Portugal ; Bjarnasson (50e)
Il y avait un peu de Mourinho dans les mots de Cristiano Ronaldo au terme de la rencontre. Le regard noir, le Madrilène fustigeait la tactique islandaise : « Ils ont mis le bus devant les cages ! Ils ont mis un but après avoir été derrière pendant tout le match. Ils n'ont rien essayé, ils n'ont fait que défendre, défendre, défendre et contrer. C'est une soirée chanceuse pour eux. Pour moi, c'est une petite mentalité. C'est pourquoi, ils ne feront rien à l'Euro. » Si la controverse que pourrait soulever cette petite pique en fin de diatribe aurait pu être évitée, le message synthétisait tout de même assez bien le sentiment général. Difficile pourtant de blâmer l'Islande d'avoir adopté une philosophie quelque peu minimaliste. Difficile également de complètement tancer ses partenaires qui ont multiplié les occasions. En vain.
Peut-être était-il tout simplement frustré de sa propre performance ? Mais se poser la question, c'est sans aucun doute y apporter une forme de réponse. Une petite musique que Ronaldo et Messi, si souvent opposés, partagent de concert. Leur talent suggère un poids des responsabilités démultiplié. Sans cesse questionné à la suite de chacune des contre-performances de leur sélection respective. Ou pas. Plus sûrement et quel que soit le résultat, s'ils n'ont pas marqué, les critiques s'abattent unanimement pointant leur absence de prise sur les débats. Ronaldo n'a pas été transparent non plus. Loin de là même. Il a beaucoup tenté même si ses partenaires ont parfois eu du mal à le trouver. Le recordman de buts en sélection a tiré pas moins de dix fois au but. Mais a sans doute un peu manqué d'adresse au moment de conclure, une seule de ses tentatives accrochant le cadre d'Halldorsson.
La vigilance de ce dernier a néanmoins été testée à une fréquence considérable. Avec 30 touches de balle, il a été le joueur islandais le plus sollicité à l'issue de la première mi-temps. Ses partenaires ne parvenant ni à récupérer la balle en possession haute ni à la préserver suffisamment longtemps en s'appuyant sur Sigurdsson pour faire passer un quelconque frisson dans une défense portugaise pourtant friable (seulement 27 % de possession après 45 minutes). Le bloc islandais finissait logiquement par craquer. Sur une action collective lumineuse, Andre Gomes trouvait Nani au coeur de la surface qui reprenait instinctivement pour ouvrir le score. Le même Nani qui avait quelques instants auparavant obligé le portier islandais à un réflexe sur la ligne après avoir smashé un centre parfait de Ronaldo.
Finalement, la seule erreur des Lusitaniens aura été de concéder l'égalisation sur la première véritable situation islandaise. Bjarnasson profitant d'une erreur de placement de Pepe et Vieirinha pour volleyer un centre venu de la droite. Regroupés autour de leur capitaine, Gunnarsson, assis devant la défense et aspirant tous les ballons, ils subirent la pression portugaise dans les dernières instants. Sans rompre. S'offrant même l'opportunité de s'imposer par l'intermédiaire de Finnbogason. On n'ose alors imaginer ce qu'aurait déclaré Ronaldo s'il avait marqué...
J.R.
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