Russie – Slovaquie : 1 – 2
Buts : Glushakov (80e) pour la Russie ; Weiss (32e) et Hamsik (45e) pour la Slovaquie
Cela ne surprendra personne. Marek Hamsik est vraiment un joueur spécial. Voire même sous-coté à en croire son sélectionneur, Jan Kozak : « Il est arrivé à maturité en tant que joueur et en tant que personne. Il est prêt pour évoluer dans un très grand club. » Les dirigeants du Napoli apprécieront sûrement. Sans-doute seront-ils contactés par leurs concurrents européens à son sujet. Car de toute évidence ses prestations ne peuvent passer inaperçues. En ouverture déjà, il avait enfilé ses habits de chef d'orchestre, sans jamais donner l'impression d'y flotter dedans.
Face à la Russie, il a repris sa baguette pour dicter le tempo et organiser le pressing slovaque. Guère étonnant donc si, à l'instar du match face au Pays de Galles, il a été le joueur de son équipe à avoir touché le plus de ballons. Placé au coeur du jeu, il est celui par lequel toutes les offensives circulent. Tête haute et technique sûr, il cherche et trouve ses partenaires pour d'une passe ou d'un dribble créer un décalage. Une étincelle. Et même une passe décisive. Alors que la rencontre était cadenassée, il l'a éclairée d'une sublime ouverture.
De son milieu de terrain, il avait certainement observé les montées incessantes du latéral droit russe. A plusieurs reprises, Smolnikov avait pris son couloir sans que l'un de ses partenaires couvrent l'espace laissé dans son dos. Alors quand Weiss s'y est jeté avec conviction, Hamsik n'a pas hésité. D'une transversale de plus de 40 mètres, il a parfaitement lancé l'ancien joueur de Manchester City. Qui s'est rappelé aux bons souvenirs des clubs européens en devenant le premier joueur n'évoluant pas sur le Vieux Continent à marquer à l'Euro. D'un crochet extérieur, il fixa les deux défenseurs russes avant d'ajuster Akinfeev d'un plat du pied niché dans le petit filet opposé.
Le chef d'oeuvre Hamsik n'était pourtant toujours pas complet. Il se chargeait lui-même d'y mettre un point d'orgue. On s'approchait tranquillement de la mi-temps, la Slovaquie contrôlaient les débats sans paniquer quand le Napolitain décida de tuer tout suspense. Invitant de la voix et du geste son coéquipier à jouer rapidement un corner anodin quand beaucoup auraient préféré courir le temps, il enchaînant en un éclair un crochet et un missile dans la lucarne du portier russe. Sa célébration disait tout de sa confiance en lui, de sa prestance et de son emprise sur les événements.
La deuxième mi-temps confirmait toutes les difficultés de la formation de Slutski à se révolter. Si elle était parvenue à arracher un nul au bout du temps additionnel face à l'Angleterre, elle ne sera parvenue qu'à refaire la moitié de son retard (elle n'a remporté aucune des 10 dernières rencontres durant lesquelles elle a concédé l'ouverture du score). La rentrée de Glushakov y fut pour beaucoup. Précis et mobile, il apporta la fluidité qui faisait tant défaut à l'animation offensive de la Russie. Il reprenait ainsi victorieusement un centre en retrait, pimentant la fin de la rencontre. La Slovaquie tenait bon cependant. Hamsik n'avait tout de même guère goûté ces dernières secondes crispantes. Ses hochements de tête au coup de sifflet final disaient beaucoup de son ambition.
J.R.
Retrouvez les statistiques, le résumé vidéo et les réactions d'après-match en cliquant ici