Ukraine – Irlande du Nord : 0 – 2
Buts : McAuley (49e) et McGinn (90e+6)
Une fois n'est pas coutume, la marée verte a déferlé sur Lyon et le Parc OL. On ne sait si Jean-Michel Aulas était dans les tribunes, nul doute cependant que l'image a dû lui donner la nausée. Le ciel s'accordait à son désenchantement quand des grêlons comme des balles de ping-pong se sont indifféremment abattus sur Nord-irlandais et Ukrainiens. Autant le dire sans détour, ce fut à peu près le seul moment fort de cette seconde période. Et par extension de ce match où les approximations techniques ont été une constante et les occasions de but absentes. Pourtant, leur situation respective ne s'accommodait que très mal du peu d'enthousiasme affiché.
Leur défaite inaugurale ne leur interdisait aucun nouveau faux-pas, au risque de rentrer prématurément à la maison. Pas vraiment l'issue qu'avait pourtant laisser présager la prestation ukrainienne face à l'Allemagne. Bien que battus, les hommes de Fomenko avaient longtemps été une menace consistante pour la Mannschaft, toute heureuse d'avoir pu compter sur un arbitrage conciliant et sur le manque de réalisme ukrainien. Quatre jours plus tard, ils étaient méconnaissables. Absents dans les duels et en panne d'imagination à l'image du duo Konoplyanka-Yarmolenko, ils n'ont jamais paru en mesure de prendre l'ascendant sur l'Irlande du Nord. Peut-être avaient-ils été surpris par le coaching de Michael O'Neill.
Fait rarissime, le sélectionneur de la Green Army avait effectué pas moins de cinq changements au coup d'envoi, se privant même de Kyle Lafferty, meilleur buteur lors des éliminatoires. Le coup tactique fut l'effet d'un électrochoc. Ses joueurs exerçaient un pressing haut et coordonné, et se projetaient enfin vers l'avant à la récupération du ballon. La transformation était immense. C'était dire la faible qualité de leur prestation face à la Pologne en ouverture. Si s'approcher du but de Pyatov était encore un horizon quelque peu lointain, deux frappes signées Dallas et Davis leur prouvaient qu'il faisait partie du domaine des possibles. Il devenait réalité lorsque Norwood enroula son coup-franc sur la tête de McAuley. Le vétéran de 36 ans prenait le dessus sur Khacheridi pour catapulter le ballon au fond des filets.
Une fois encore, l'Irlande du Nord faisait la différence sur coup de pied arrêté. L'ouverture du score ne provoquait en revanche aucun sentiment de révolte et d'urgence dans les rangs ukrainiens. Monopolisant le ballon, ils ne parvenaient que trop rarement à faire les décalages et à se mettre en situation de frappe. Un long ballon de Rakitskiy trouvait néanmoins Seleznyov dont la remise de la tête atterrissait sur Kovalenko. Esseulé à l'entrée de la surface, il armait une frappe qui tutoyait avec les buts de McGovern qui dût s'interposer quelques instants plus tard sur un tir de Yarmolenko. Et puis… plus rien. Jusqu'à ce que McGinn, au terme d'une remarquable action collective, ne vienne définitivement assurer dans le temps additionnel le premier succès nord-irlandais en phase finale d'une compétition internationale depuis 1982. L'Ukraine avait bel et bien la pris marée.
J.R.
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