FC Bâle – Saint-Etienne : 2 – 1
Buts : Zuffi (15e et 90e+2) pour Bâle, Sall (89e) pour Saint-Etienne
Bien sûr, nous n’aurions pas encore évoqué l’idée d’une épopée. Bien sûr, nous ne serions pas tombés dans la facilité des raccourcis trompeurs. Il n’empêche. Le scenario laissait deviner un vague souvenir de vieilles VHS aux bandelettes mâchées par le temps. Les Verts renouaient avec le fil d’un pan de leur histoire, et remontaient même le temps jusque dans un dénouement à écrire au Panthéon des rêves envolés. Et des perdants magnifiques. Une poignée de secondes dans le temps réglementaire restait ainsi à jouer quand Sall jaillissait…
D’une exquise aile de pigeon, il devançait la sortie quelque peu hasardeuse du gardien bâlois pour propulser le centre de Cohade dans les filets suisses. La folie s’empara alors du peuple vert. Du parcage aux joueurs en passant par le staff et Galtier, courant tel un gamin découvrant la mer pour la première fois, un frisson communicateur électrisa le Parc Sant-Jacques. Les Verts, menés et donc éliminés depuis la 15e minute et ce coup-franc de Zuffi nettoyant la lucarne de Ruffier, s’ouvraient finalement la porte des huitièmes de finale.
Ce même Bayal Sall avait pourtant été à l’origine dimanche dernier d’une pénible ultime minute qui avait vu les Stéphanois laissaient échapper deux points précieux dans la course au podium. Coupable d’une relance aussi imprécise qu’énigmatique, il avait donné l’opportunité à l’OM d’égaliser. Basthuayi ne s’était pas fait prier. Il était dit que certaines leçons ne se retenaient pas en quatre jours… A moins que le souvenir, encore trop frais dans les têtes stéphanoises, d’un final aux allures de hara-kiri ait fini par embrumer leur lucidité.
Aussi euphoriques que désorganisés, ils en oubliaient leur principe défensif. Invitant à un temps additionnel qui leur était de nouveau fatal. Lang, étrangement seul au second poteau, reprenait de la tête un ballon de Xhaka, guère contrarié au moment de centrer. Zuffi, lui aussi libre de tout marquage, crucifiait les Verts en reprenant d’une volée imparable le service improbable du latéral suisse. Cruel. Magnifique. C’est selon. Reste que leur aventure européenne s’achève ici. Brutalement. S’en remettront-ils seulement ?
J.R
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