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France : les promesses de l'aube
France : les promesses de l'aube

Qu'il paraît loin ce barrage aller joué à Kiev ? L'Ukraine venait alors de battre la France sur le score de 2-0, et les chances de voir les Bleus disputer la Coupe du Monde au Brésil semblaient nulles. Les hommes de Didier Deschamps, le sélectionneur qui a connu l'un des pires débuts à la tête des Bleus dans l'histoire récente, devaient réaliser ce qu'aucune nation européenne n'avait encore fait jusqu'ici : remonter un handicap de deux buts en barrages. Le défi était de taille. Et ils ont su le relever avec brio, portés par un homme providentiel en la personne de Mamadou Sakho. Certains, emportés par l'euphorie avaient même évoqué l'idée qu'une équipe était née ! Cela demandait tout de même confirmation. Les matchs amicaux de pré-mondial indiquaient de belles promesses dans le jeu. L'opposition, pourtant, appelait à la prudence. D'autant que son meilleur élément, Franck Ribéry, devait se résoudre la mort dans l'âme à déclarer forfait. Tout comme Clément Grenier et Steve Mandanda (repsectivement remplacés par Rémy Cabella, Morgan Schnederlein et Stéphane Ruffier).

En parallèle, la non-convocation de Samir Nasir était un signal fort envoyé par le sélectionneur. Les qualités individuelles, aussi importantes et décisives soient-elles, ne suffisent pas (plus) pour faire d'un groupe de mondialiste. L'attitude et le comportement sont dés lors élévés comme des éléments essentiels pour faire partie de cette aventure humaine qui ne peut donc plus se concevoir sans un respect de la hiérarchie et des règles de vie établies. Car voilà, ce voyage brésilien était aussi une opération réhabilitation. L'épisode de Knysna était encore dans toutes les têtes. Et ce Mondial brésilien, après un Euro 2012 sans saveur, devait permettre de tirer définitivement un trait (est-ce seulement possible ?) sur cette épisode noir de l'histoire de l'équipe de France. Dans un groupe que l'annonçait à sa portée, la France a fait le métier. Ce qui était le meilleur moyen de le faire. Et ce qu'elle n'avait, par exemple, pas su faire lors de la Coupe du Monde 2002 au Japon et en Corée alors qu'elle arrivait auréolée d'un titre de champion du Monde et d'Europe.

La poule d'alors était, pour rappel, composée du Sénégal, du Danemark et de l'Uruguay. Des adversaires d'un niveau sensiblement similaire à ceux qu'elle a affrontés au Brésil. Face au Honduras, la Suisse et l'Equateur, la France a montré un enthousiasme et une envie qui lui ont permis de terminer sereinement en tête de sa poule. Deux qualités qu'elle n'avait plus affichées depuis belle lurette. Dans son habituel 4-3-3, l'apport du nouveau venu Antoine Griezmann ou de sa star mondial en devenir Paul Pogba a défini une nouvelle identité au jeu tricolore, fait tout à la fois de maitrîse technique et de vitesse d'exécution. L'efficacité de Karim Benzema venant, elle, concrétiser les nombreuses opportunités qui s'étaient présentées à elle, quand le milieu de terrain, formé du triangle Yohan Cabaye, en pointe basse, et de Pogba et Blaise Matuidi sur les côtés permettait, lui, une assise et une qualité de pressing et de jeu vers l'avant à même de déstabiliser les blocs adverses.

Reste que l'opposition, un brin légère, ne pouvait, encore une fois, suscitée une pleine approbation de cet élan naissant. Les matchs couperets allaient s'en charger. Ils allaient apporter la triste confirmation que ce groupe manquait de plusieurs éléments pour prétendre sérieusement à décrocher un titre majeur ou même tout simplement venir inquiéter les meilleures nations mondiales. Face au Nigéria, champion d'Afrique en titre, elle a montré des difficultés à mettre en place son jeu et a semblé un peu tétanisée par l'enjeu. Sans toutefois que cela ne l'empêche de se hisser en quarts grâce notamment au premier but de Pogba en Coupe du Monde et à la fraîcheur et à l'inspiration de Griezmann. Son adversaire, l'Allemagne, candidate au titre, était d'un tout autre calibre. Son passé récent, 3 demi-finales lors des 3 dernières éditions, en apportait la preuve. La Mannschaft n'a pas fait mentir l'histoire : « A la fin, c'est toujours l'Allemagne qui gagne ». A l'expérience, cette fois. Une meilleure gestion de l'évènement et des temps faibles lui a permis de prendre le meilleur sur une équipe de France qui n'a pourtant pas manqué d'occasions de prendre l'avantage ou d'égaliser.

Un manque de lucidité, de fraîcheur et d'adresse, symbolisé par le mutisme et la prestation de Benzema, l'en a privée. La maturité fut la différence majeure de cette rencontre entre une formation allemande composée à majorité d'éléments du Bayern Munich et du Borussia Dortmund qui ont marché sur la Champions League avec aplomb ces dernières annnées et une équipe de France reposant sur des joueurs de grands clubs européens (sans que ces derniers en soit des éléments essentiels, à quelques exceptions près) et sur des gamins à fort potentiel (Raphaël Varane pour ne citer que lui) mais encore trop tendres ou irréguliers. La légitime déception de voir l'aventure s'arrêter en quarts de finale ne doit pas faire oublier toutes les notes positives que cette campagne brésilienne a fait résonner. Elles sont les fondations de demain. Fort de la nouvelle vague des champions du monde des moins de 20 ans (Thauvin, Umtiti, Digne, Zouma...) qui viendra renforcer ce groupe, l'avenir doit s'envisager avec sérénité. D'autant que celui-ci aura pour prochaine étape l'Euro 2016 qui se déroule en... France. Le hommes de Didier Deschamps devront alors assumer le statut de favoris.

 

 

Retrouvez les stastiques du bilan de la France sur Mondial2014.com

2014-07-07 01:29:14
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