LE Joueur : Carlos Eduardo (Nice)
Disons que le choix s’est imposé de lui-même. Il faut dire qu’inscrire un quintuplé en l’espace de 65 minutes ce n’est pas vraiment banal. Il faut même
remonter au 1er avril 1984 (non ce n’est pas une blague) pour retrouver la trace de pareil exploit (Philippe Anziani). Carlos Eduardo a trompé tout son monde. Et sans doute lui-même en premier. Celui qui n’avait jusqu’ici jamais marqué plus de 4 buts par saison dans les nombreux clubs qu’il a fréquentés s’est métamorphosé en une impitoyable machine à marquer au stade du Roudourou. Un scénario auquel n’avait pas songé Claude Puel qui l’avait avant tout recruté pour en faire le chef d’orchestre de son équipe : « C'est un vrai meneur de jeu, intelligent, avec une bonne vision et un bon pied capable de jouer dans les grands espaces avec sa vélocité. » Pas vraiment le portrait robot d’un chasseur de buts donc.
La faute aussi à un caractère réservé, privilégiant l’altruisme à l’égoïsme forcené. Loin de ces cannibales individualistes, Carlos Eduardo est un garçon qui a longtemps cherché un cocon où il pourrait pleinement exprimer son talent. Peut-être l’a-t-il enfin déniché du côté de la Cote d’Azur où son tempérament effacé ne l’empêche pas de briller (il avait donné la victoire à Nice dans le derby face à Monaco) et ne suscite en lui aucun complexe d’infériorité. Ce dont il avait notamment souffert à Porto qui l’a prêté au Gym à l’été dernier. Conscients de son talent, les dirigeants portugais avaient cependant refusé d’inclure une option d’achat. Désormais en pleine possession de ses moyens physiques, il lui faudra confirmer. Un mal dont il n’a su se défaire jusque-là. Les vieux démons de son irrégularité referont-ils surface ?
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