Le But : Raphaël Guerreiro
Son premier but en Ligue 1 n’aura finalement pas servi à grand-chose... La faute au sursaut – qui avait tout l’air d’un réveil tardif – des hommes de la capitale en deuxième mi-temps. Après être, tout d’abord, revenu à la hauteur des Lorientais par l’intermédiaire de ce chausseur de buts qu’est Cavani – qui n’est jamais autant efficace que quand son doigt pointe le sol – ils ont su faire la différence grâce une réalisation du rentrant Jean-Christophe Bahebeck. Un scénario qui ne sert pas les intérêts de cet amour de jeu collectif magnifié par la conclusion pleine d’adresse et de spontanéité du jeune latéral gauche. Pourtant, cette action mérite que l’on s’y arrête un instant. Et pas seulement pour sa troublante ressemblance avec l’ère Christian Gourcuff. Alors que les Merlus sont à la dérive sans leur ancien mentor, ils se sont offerts, l’espace d’un instantané, un flash-back. Comme pour mieux célébrer la mémoire de leur ancien entraîneur et sa philosophie en quelque sorte. Comme pour signaler aussi que celle-ci ne s’était pas évanouie avec son départ pour la sélection algérienne.
D’une action conduite d’une surface de réparation à l’autre, ils ont démontré qu’ils n’avaient pas perdu leur sens du jeu de passe et de la projection rapide vers l’avant. Récupérant ainsi un ballon chaud à l’entrée de ses propres seize mètres, Lamine Gassama préféra la relance rapide balle au pied qu’à la temporisation. Un relais sur Mesloub et un service pour Jouffre plus tard, et voilà le milieu parisien totalement écartelé puis démantelé. La ligne médiane dépassée, le ballon circule désormais dans les pieds de Valentin Lavigne qui, le long de la ligne de touche, adresse une transversale dans la course de Jordan Ayew. D’une merveille de contrôle en porte manteau, l’ancien Marseillais se retrouve dans la surface parisienne au duel avec Aurier. Fixant le dernier défenseur du PSG pour mieux attendre le dédoublement de son latéral gauche, il sert celui-ci dans un timing parfait. L’international Espoirs portugais concrétise alors l’offrande de près. Dans un angle impossible et d’un intérieur du pied dans le petit filet opposé de Sirigu. Du grand art. Sorte de coast to coast version NBA de dix-neuf secondes chrono. De quoi nourrir des regrets et susciter un espoir fou. Celui de ressusciter le spectre de Gourcuff… Happy Halloween !
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