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J12 : LE Fait marquant
J12 : LE Fait marquant

Le Fait marquant : Rainville, touché mais pas coulé

Les joueurs de Ligue 1 seraient bien inspirés de lire d’un peu plus près la presse spécialisée. Cela pourrait leur éviter de connaître bien des mésaventures. N’est-ce pas Monsieur Cavani ? Dans une interview parue au début de l’année dans les colonnes du journal l’Equipe, Nicolas Rainville disait ceci : « Notre grand cheval de bataille, aujourd’hui, ce sont ces mecs qui viennent nous entourer pour nous mettre la pression sur chaque décision importante. Après les matchs, j’ai souvent mes potes qui m’appellent pour me dire de les envoyer bouler, parce qu’on ne touche pas à un arbitre. » Certains savaient. D’autres pas. Visiblement, l’international uruguayen faisait partie des derniers nommés. Du moins, ça c’était il y a deux semaines. Au soir d’un Lens – PSG de gala, disputé au Stade de France, l’homme en noir a mis ses menaces à exécution. Une action préméditée qui ne devait par définition rien au hasard. Tout comme la célébration version Matador de l’attaquant parisien « plombant » du geste deux ou trois supporters lensois postés en tribune.

Visiblement meurtri par ce geste, Rainville se mua en justicier en dégainant dans un premier temps un jaune à Cavani avant que celui-ci ne voit rouge après qu’il eut posé sa main sur le bras de l’arbitre (« geste intimidant » dixit son rapport d’après-match). Une exclusion qui faisait suite à celle du Lensois Gbamin et qui devait précéder celle de son coéquipier Le Moigne. Le tout en six minutes. Voilà de quoi sacrément climatiser l’atmosphère et l’intérêt d’un match et de s’attirer les foudres de bien du beau monde. Du secrétaire d’Etat aux Sports, Thierry Braillard, demandant une réouverture du débat sur la professionnalisation des arbitres, à Gervais Martel y allant de sa « vedette américaine » en passant par Frédéric Thiriez se confondant en excuses auprès du président du PSG Nasser Al-Khelaïfi (« Je suis désolé pour ce mauvais arbitrage »), Nicolas Rainville a vu un torrent de critiques s’abattre sur sa prestation. Forme de lynchage médiatique des temps modernes.

Bref, aujourd’hui encore, Nicolas Rainville est à la recherche de ses alliés. Il faut dire que son casier ne plaidait pas en sa faveur. En 2008 déjà, l’homme de 32 ans avait été impliqué dans une enquête menée par la Fédération Française de Football sur le piratage de la base de données informatique contenant des informations protégées relatives à la notation des arbitres. Echappant aux sanctions, malgré la véracité des faits, il avait en revanche attisé les suspicions et la jalousie de certains membres de sa corporation. D’autant qu’une promotion lui était dans le même temps accordé, lui permettant alors d’officier lors des compétitions européennes organisées par l’UEFA. Dans la bataille, seul le patron de l’arbitrage français, est ainsi venu lui apporter publiquement son soutien : « Nicolas Rainville a conscience qu’il n’a pas fait un bon match. Nous-mêmes, nous n’étions pas contents de l’ensemble du management de ce match. Mais Nicolas est un de nos arbitres internationaux. Il a tout le mérite pour faire une excellente carrière. » La Direction Nationale de l’Arbitrage (DNA) a tout de même jugé bon de nommer Anthony Gautier en tant qu’arbitre principal de la rencontre Bastia – Monaco en lieu et place de… Rainville.

« Il n’a pas été suspendu, poursuit Pascal Garibian. Il a été convenu avec lui qu’il était plus raisonnable de le mettre au repos afin qu’il se reconstruise sur la base de son match international qu’il a réussi (un match de Youth League). Il arbitrera très vite en Ligue 1. » Il n’avait pas tort. On a donc retrouvé Monsieur Rainville au stade Saint-Symphorien ce week-end. Sous les yeux de Garibian, qui avait fait le déplacement en Lorraine, il abordait cette rencontre dans un état de tension extrême. Ce qui allait suivre n’était pas du genre à faire redescendre son pouls à des standards plus apaisants. Un coup-franc accordé à l’entrée de la surface de réparation messine relançait totalement le match après que Calvé ait envoyé une merveille de ballon enveloppé sous la barre. Une réduction du score qui appelait même à une égalisation caennaise à quelques encablures du terme. C’était avant que Monsieur Rainville ne fasse basculer définitivement le sort du match. En désignant le point de pénalty à la toute fin du temps réglementaire, à la suite d’une charge de Yahia sur l’attaquant des Grenats. Une faute qui valait d’ailleurs un rouge au défenseur normand (pas de quoi donc faire retomber la moyenne de Rainville en la matière). Une décision cruciale et juste au regard des ralentis puisqu’elle permit à Florent Malouda d’offrir la victoire aux siens. Loin du Stade de France, Monsieur Rainville a donc effectué un retour remarqué. Et inspiré.

2014-11-06 01:05:18
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