Le Match : Lille – Saint-Etienne

Dans une journée qui ne proposait aucun véritable gros choc, ce Lille – Saint-Etienne faisait assurément figure d’affiche à suivre. C’est que les deux formations avaient tout de même bouclé la saison dernière respectivement à la 3^ème et à la 4^ème place. Mais ça, c’était à l’été dernier. Car si les Verts se présentaient dans le Nord en occupant la même position au pied du podium, les Dogues traversaient, eux, une période bien plus tumultueuse, marquée notamment par quatre revers en cinq journées. Ils leur avaient fallu précédemment disputer pas moins de vingt-sept rencontres en Ligue 1 pour atteindre le même nombre de défaites. C’est dire si les hommes de René Girard se devaient de réagir. Surtout que le non-match effectué à Rennes avait alerté sur les qualités de rebond des coéquipiers de Rio Mavuba qui n’avait d’ailleurs que très peu goûté cette sortie. Face à Saint-Etienne, la tâche ne s’annonçait pourtant pas des plus aisés.La faute surtout à défense de fer des Verts. Qui n’a concédé que six buts en dix journées, si l’on fait abstraction de la débâcle parisienne (5-0 au Parc).

D’ailleurs, cette rencontre mettait aux prises les deux équipes à avoir réalisé le plus de clean sheets cette saison. Car si le LOSC connaît quelques turbulences, son système défensif s’est lui toujours se montrer aussi dissuasif. Autant dire que toutes les conditions paraissaient réunies pour assister à un bon vieux 0-0 des familles au terme d’une partie cadenacée où les deux entraîneurs affichaient surtout la volonté de ne pas perdre. Le scénario de la rencontre s’est voulu beaucoup plus riche en rebondissements que le pitch ne le portait à croire. Portés par les célébrations du 70^ème anniversaire du club, les Lillois cherchaient dès les premières minutes à étouffer les Stéphanois. Une tactique payante puisque Frey en profitait pour signer là sa première réalisation en Ligue 1 depuis son arrivée en provenance des Young Boys de Berne au cours du dernier mercato estival. Une ouverture du score précoce qui soulignait l’emprise des Nordistes. Celle-ci n’allait pas faiblir au fil de la première mi-temps. Sans pour autant se concrétiser au tableau d’affichage.

Peut-être surpris par l’apathie de Stéphanois ne parvenant pas à aligner une séquence collective à trois passes, les Lillois ne réussissaient pas à se mettre à l’abri. Et sur sa seule incursion dans la surface de réparation d’Eneyama en première période, Sainté était tout proche d’égaliser par l’intermédiaire d’un coup de tête de Tabanou à la retombée d’un centre de Gradel. On retrouvait les deux hommes après un quart d’heure dans le deuxième acte dans des rôles inversées. Et pour une issue bien différente. L’international ivoirien reprenant victorieusement un centre du latéral gauche forézien. C’est à ce moment-là que la partie se décida à prendre une tournure pour le moins inattendue. Alors que les quarante-cinq premières minutes avaient été marquées par un festival d’approximations côté Stéphanois et une envie un brin inhibitrice dans le dernier geste côté Lillois, le tempo de la rencontre s’accélérer singulièrement l’heure de jeu passée.

Les deux blocs compacts jusque-là tendaient à s’étirer et la vitesse d’Origi ne cessait d’apporter le danger sur la cage d’un Ruffier qui avait déjà sauvé les siens à plusieurs reprises. Sur l’un des débordements de l’international belge, Frey s’écroulait après un contact après le portier stéphanois. Celui-ci se rachetait en rapportant son duel avec le même Origi. Une formidable opportunité de reprendre l’avantage venait de s’envoler pour les Lillois. Cela donna des ailes à Sainté et à Romain Hamouma dont la percée plein axe allait créer un vent de panique dans la défense lilloise qui commettait l’irréparable en le déstabilisant dans la surface. L’arbitre désigna à nouveau le point de pénalty. Il restait alors cinq minutes à jouer dans le temps réglementaire. Gradel s’élançait et trouvait, lui aussi, les gants d’Enyeama pour repousser sa tentative. C’était à se demandait si l’une des deux équipes voulaient réellement forcer la décision… Résultat, Sainté repartait du Nord avec un point globalement heureux. Prolongeant à quatorze rencontres consécutives, la série d’invincibilité des Lillois sur leur pelouse face aux Verts. Pas sûr, pour autant, que cela suffise à redonner le sourire à René Girard et ses joueurs.

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