Le But : Jordan Veretout

On ne sait si le constat va faire sortir de ses gonds Michel Der Zakarian. On sait, en revanche, qu’il ne risque pas de lui donner le sourire. Il n’empêche, le but de Jordan Veretout semble tout droit rajeunir quelques clichés jaunis du « jeu à la Nantaise ». L’entraîneur des Canaris, pourtant enfant de la Jonelière, ne goûte que très peu l’appellation. Il y a quelques semaines, il tenait ses propos dans l’Equipe : « Ça m’a toujours gonflé, cette expression. Pourtant, je suis bien placé pour parler de cette période puisque, à part six mois avec Jean Vincent, le reste du temps (1982-1988), j’ai toujours côtoyé Coco (Suaudeau). Et vous savez quelle était sa priorité ? Nous apprendre à bien courir et à défendre ensemble. Pour moi aussi, il est impératif, aujourd’hui, de faire du pressing et de récupérer le ballon le plus haut possible. Après, on joue. » Un plan de jeu que symbolise à merveille Veretout. Véritable métronome de cette formation nantaise, l’international Espoirs a pris depuis le début de la saison une dimension supplémentaire. Arrivé à 9 ans à Nantes, il a depuis bien grandi et appris à canaliser sa fougue et exploiter au mieux son frêle physique. Son titre de champion du Monde glané avec les moins de 20 ans avait ainsi réveillé les curiosités. Pourtant, l’éclosion fut longue à se dessiner.

Après une première saison en Ligue 1 en deçà des attentes, marquée par des pépins physiques, il rayonne enfin. Tranchant à la récupération, influant à l’orientation. Il est omniprésent. Son activité de tous les instants se traduit également par une prise de responsabilités plus grande sur le plan offensif. Impliqué dans 6 des 8 dernières réalisations nantaises, son adresse et sa justesse technique dans les 30 derniers mètres sont un atout majeur du système offensif de son équipe. Son but, donnant la victoire aux siens face à Caen, est un condensé en accéléré de sa montée en puissance et de l’attention particulière accordée par le FCNA à la formation. Sur un mouvement initié par Cissokho à hauteur du rond central, Veretout sollicitait un double une-deux avec Bammou. Ce dernier plaçait alors sur orbite son partenaire qui trompait Vercoutre d’un plan du pied plein d’assurance. Car voilà, Nantes a décidé d’investir à nouveau dans la formation. En injectant pas moins de 5 millions d’euros par an dans le fonctionnement de la Jonelière, Der Zakarian peut désormais récolter les fruits de cette politique. Et piocher avec bonheur dans cette prolifique pépinière. Ses deux plus belles pépites, Veretout et Bammou, le prouvent chaque week-end. Sûr que MDZ ne va pas s’en plaindre.

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