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J15 : LE Match
J15 : LE Match

Quand les joueurs stéphanois ont poussé la porte de leur vestiaire, ils ont été projetés quelques mois en arrière. Sur les murs des instantanés ont été accrochés. Ils immortalisent les scènes de joie et de célébration qui ont suivi les deux dernières victoires des Verts en terres lyonnaises. Les deux seules au cours des trente derniers derbies… Pas de trace, donc, de scène similaire sur la pelouse de Geoffroy-Guichard. Il faut dire que l’OL a pris ses habitudes dans le Forez et fait du Chaudron sa deuxième maison. Il reste ainsi sur une série impressionnante de sept victoires consécutives chez son voisin. Toutes compétitions confondues (15 rencontres), il faut même remonter en 1994 et à un doublé d’Etienne Mendy pour mettre la main sur la précédente défaite des Gones à Sainté. Une éternité.

Que ces clichés tentent à leur façon de dissiper. Pourtant, le sens de l’histoire tout comme la dynamique du moment n’invitent pas vraiment les photographes à se précipiter pour se saisir de leurs objectifs. Les Lyonnais débarquent dans le Forez forts d’une confiance totale (10 matchs sans défaite) et d’un enthousiasme débordant. Cueillis à froid par un été brûlant qui les aura vus se faire sortir de l’Europa League, les hommes d’Hubert Fournier ont depuis pansé leurs plaies. Délesté du poids de l’Europe, ils s’affirment de jour en jour  et développent l’idée d’une formation qui se forge une identité collective au rythme d’un match par semaine. Son éternel rival apprend, lui, la cohabitation. Avec une certaine naïveté et fragilité. Ce qui ne l’empêche pas d’être encore en vie avec C3 et L1. En l’emportant face à son adversaire, il reviendrait même à un tout petit point du podium.

Reste que ces considérations mathématiques n’entretiennent qu’une relation lointaine avec un derby qui s’accommode plus volontiers du paradoxe.  Habitués aux premières mi-temps poussives, les Verts allaient se découvrir un goût pour le contre-pied en étouffant tout d’abord les velléités offensives de l’OL puis en se montrant rapidement menaçants. Ricky van Wolfwinskel était à quelques centimètres d’offrir à ses partenaires le premier but de leur saison dans le premier quart d’heure quand sa reprise en pivot du gauche heurtait le montant de Lopes. On se disait alors que le manque de réalisme stéphanois, dont le comique de répétition commençait sérieusement à chafouiner Christophe Galtier, avait décidé de s’étirer encore quelques heures de plus.

Mais ça, c’était avant que les deux frappes cadrées de l’ASSE de la première mi-temps se transforment en buts. Sall, le jour de son anniversaire, coupait la trajectoire d’un corner de Gradel avant que l’international ivoirien ne trouve van Wolfswinkel seul dans les six mètres après une erreur grossière de Bisevac. Pour la première fois depuis août et la réception de Reims, les Stéphanois inscrivaient plus  d’un but au cours d’un match... Dans l’intervalle, Ruffier s’était tout de même de nouveau employé pour préserver l’avantage au score en s’interposant avec brio sur une tentative de Fekir à bout-portant. Constamment harcelés et contrariés dans l’élaboration du jeu, les Lyonnais ne parvenaient pas à trouver Lacazette dans de bonnes conditions. Au retour des vestiaires, le meilleur buteur de Ligue 1 profita néanmoins d’une mauvaise relance de Sall pour s’ouvrir le chemin de but.

Le cadre se dérobait. En même temps que les espoirs lyonnais s’envolaient. Perrin prenait, à l’inverse, le meilleur sur son vis-à-vis et déviait d’un coup de tête monstrueux un coup-franc d’un Gradel décidément dans tous les bons coups. Le ballon heurtait cette fois-ci la barre d’un Lopes battu. Les Foréziens ne reculaient pas de trop et continuaient à mordre aux talons des Rhodaniens toujours englués dans l’entonnoir d’une défense à cinq et d’un milieu travailleur à trois. Comme à Gerland en fin de saison dernière, Galtier avait ressorti des cartons son coup tactique. Et comme il y a quelques mois, son système gênait dans de grandes proportions la liberté d’expression des partenaires de Gonalons. Ils allaient sombrer lorsque Cohade hérita d’un double contact involontaire de Tolisso dans sa propre surface de réparation pour ajuster Lopes (3-0, 62e).

Symbole de cette faillite collective, ce loupé résumait bien les carences mentales d’un groupe qui comprenait pourtant treize joueurs du cru mais qui n’aura pas su répondre aux exigences de ce rendez-vous. Les vingt dernières minutes ne changèrent rien. Au contraire, elles venaient souligner l’emprise totale des Stéphanois sur cette rencontre. Lacazette trouvant les panneaux publicitaires sur pénalty puis le poteau de Ruffier à cinq minutes du terme. Pour la première fois depuis neuf derbies à Geoffroy-Guichard, l’OL ne trouvait donc pas la faille dans la défense de l’ASSE. Comme 20 ans plus tôt… Pour un résultat final de 3-0 déjà à l’époque. Depuis 7543 jours, la photo avait quelque peu jaunie. Hier soir, elle a retrouvé toute la force de son actualité.  

2014-12-01 02:32:28
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