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J18 : LE Fait Marquant
J18 : LE Fait Marquant

Le PSG pique sa crise !

Il fut un temps – pas si lointain – où le PSG aimait à s’offrir une crise alors que les premiers signes de l’automne dépeuplaient les arbres. Depuis sa mutation qatarie a été consommée. Et son teint ne vire plus pâlot à la moindre feuille tourbillonnante. Cela ne le préserve toutefois pas d’un quotidien quelque fois un brin fiévreux. Des coups de chaud comme autant de cailloux dans la gestion du QSG. Partisan d’une vision bling-bling et policé du football, il doit pourtant apprendre à composer avec les egos de ses stars mais aussi avec des coulisses toujours prompts à s’enflammer.

Son exigence de résultats et sa recherche forcenée de trophées à grands coups de millions ont certes balayé les travées du Parc des Princes d’un vent nouveau, où le petit peuple n’a plus à droit de citer et où, à l’inverse, le merchandising et le chic se côtoient en bonne harmonie, mais n’ont pas écarté l’idée d’une montée de température quand le froid s’installe. Le PSG, fier d’un bilan immaculé jusque-là, se rendait à Barcelone avec la ferme intention de préserver son invincibilité. Un résultat positif, et les hommes de Laurent Blanc pourraient tranquillement passer les fêtes au chaud. Avec l’esprit déjà tourné vers un huitième de finale retour de Ligue des Champions disputé à domicile.

Le scénario idéal prenait un peu plus d’épaisseur quand Ibrahimovic climatisait le Camp Nou en reprenant d’une frappe sèche, à l’entrée de la surface, à la suite d'une remise astucieuse de Blaise Matuidi. On jouait à peine le premier quart d'heure que déjà l’idée d’un succès flottait dans l’air de Catalogne. A peine le temps de respirer que le Barça se remettait en l’endroit. En appuyant avec gourmandise sur les lacunes défensives de l’axe central parisien, le trio fantastique – Messi-Neymar-Suarez  - se distinguait en égalisant trois minutes après l’ouverture du score d’Ibra. Tout était à refaire.

Sur un centre venu de la gauche, Lucas coupait au cordeau, mais ne parvenait pas trouvé le cadre. Il était à six mètres des cages de Ter Stegen… La punition ne tardait pas. Le génial brésilien se délectait d’un espace aux trente mètres pour s’avancer tout tranquillement et décrocher une frappe imparable. On avait connu meilleur entracte. La pause n’allait pas rééquilibrer les débats. Tout au contraire. Obligé de se découvrir pour revenir au score, Paris s’exposait sans qu’il ne fasse planer une menace réelle sur les buts catalans. Laurent Blanc se décidait alors à prendre des risques à l’heure de jeu.

Alors qu’il avait quelque peu innové en proposant un 4-4-2 à plat avec Matuidi à la place de Pastore, il sortait Verratti, pourtant le plus en vue jusqu’ici (mais qui revenait de blessure), pour lancer Pastore. Ce remaniement tactique n’apporta pas l’effet escompté. En agrandissnt les failles du dispositif tactique parisien, il procura même quelques maux de têtes supplémentaires quand Suarez inscrit le but du break à un quart d’heure du terme... Plus que le premier revers de la saison parisienne, la prestation du PSG n’inspire pas un grand optimisme. L’écart qui semblait se réduire d’année en année avec les cadors européens a semblé tout d’un coup se transformer un gouffre béant. Dans lequel, le crédit, déjà quelque peu entamé, de Laurent Blanc s’est fourvoyé.

Son président, Nasser Al-Khelaïfi, n’a pas manqué de le souligner. Je suis déçu car on était venu pour gagner. Malheureusement, on est tombé sur un Barça qui a réussi son meilleur match de la saison, a regretté l’argentier du PSG. Paris n'a pas joué à son niveau. Si on veut vraiment gagner ici, on doit jouer et aller plus vite. J'ai regretté la sortie de Verratti. J'espère que la situation sera différente en février et que ce sera la dernière défaite de la saison (…) Si on veut aller plus loin, il faut battre de grandes équipes. » Qu’il se rassure, il n’affrontera pas le Barça tous les week-ends. D’ailleurs, un petit déplacement sympathique l’attendait quelques jours après. Au Roudourou.

Là où le football business n’a pas que des fervents défenseurs. Ce qui n’empêchera pas les Guingampais de vibrer à un seizième de finale d’Europa League, décroché brillamment dans l’enfer du PAOK Salonique. Histoire de voir d’un peu plus près ce qu’une campagne européenne bien menée faisait au moral, le président parisien se décidait à faire le voyage. C’était dire l’urgence de la situation alors que son club ne plane toujours pas sur la Ligue 1. Ce dernier s’était même fendu d’une sortie qu’on ne lui connaissait pas dans la semaine : « Notre objectif c’est toujours de gagner la C1. Ce ne sera peut-être pas cette année, mais on va continuer à essayer. »

En tout cas, il lui faudra s’imposer là où il a trébuché l’an passé. Mais avant de se projeter à Stamford Bridge, les démons guingampais sont venus le torturer un peu plus profondément. En retard dans les duels, quelconques dans l’envie et techniquement, les hommes de la capitale se sont embourbés dans la campagne bretonne. Même le coup de gueule impressionnant de Jean-Louis Gasset à la pause n’y a rien changé. En substance, il aurait, de sa faconde toute personnelle, tenté de réveiller un vestiaire bien endormi : « Vous n’en avez rien à foutre,  vous ne vous respectez pas ! » Il paraît que les murs en tremblent encore. Si les mots continuent de flotter dans l’air, ils n’ont trouvé aucune traduction sur le terrain.

Ibra qui aurait pu, une fois encore, sauver les siens a été brillamment mis en échec par Lössl. Cavani, bien discret, n’a pas connu plus de réussite. Son lob bien qu’astucieux n’avait pu trouver meilleure fortune que la barre du portier danois de l’En Avant. On jouait alors la 1ère minute. Et la face du match aurait pu en être toute autre... A l’inverse, celui-ci a exposé avec un peu plus de netteté la fracture qui semble avoir frappé plein de fouet le groupe parisien. Comme si le ressort était cassé entre l’entraîneur et une partie de ses troupes.

« On a l'impression d'expliquer certaines choses aux joueurs mais que dès le premier coup franc, tout est oublié, a regretté un Laurent Blanc amer et en manque de solution. Ça fait déjà quelque temps que l'on est dans le dur, mais on arrivait toujours à faire en sorte de ne pas perdre. Là, dans l'état d'esprit et l'agressivité, on y est plus. » Pas sûr que le constat soit de nature à rassurer son président qui avait publiquement déclaré son envie de voir l’accroc barcelonais ne plus se reproduire au cours de la saison. Il est temps que le printemps arrive pour le PSG.

JULIEN ROUX

2014-12-16 16:57:23
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