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J19 : Le Match
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Bordeaux - Lyon : 0 - 5

A l’approche des fêtes, il semble que les Parisiens aient perdu quelque peu de leur appétit. De peur, sans doute, d’être victimes d’une indigestion, ils ont vu leur boulimie de succès subir un sacré régime minceur. Le nul concédé face à Montpellier les a ainsi privés de tout espoir d’un titre de champion d’automne. Et ne vient pas vraiment étayer l’idée d’une domination sans partage sur la Ligue 1. Pour le chocolat, certains repasseront donc. D’autres se sont, à l’inverse, découverts une faim qu’ils ne soupçonnaient pas en début de saison. C’est le cas de Marseille, leader depuis la 6e journée, et de Saint-Etienne, revenu à deux longueurs du PSG.

Mais également d’un Olympique Lyonnais devenu férocement glouton, au point de hacher menu ses adversaires. Ainsi est-il reparti de Bordeaux avec les 3 points. Et un 0-5 en forme de valise dessinant les contours du cru lyonnais saison 2014-205. Une cuvée étroitement dictée par la reconsidération de la politique du club. Nourrie au lait de son académie (8 des 11 titulaires à Bordeaux étaient issus de son centre de formation), cette OL-là manque par moments d’un peu de maturité mais dégage également une fraîcheur, un enthousiasme et un arôme offensif exquis.

Hubert Fournier, ivre de bonheur, s’en laisserait presque griser. « On a une équipe parisienne à qui le titre est normalement dédié, jubile l’entraîneur lyonnais. Après s'ils en veulent pas les Parisiens et bien il y en aura un qu'il le prendra car il faudra bien un champion et on verra si on est encore dans la course au mois d'avril. Après, on va calmer tout le monde, il ne faut pas oublier que ça va très vite dans un sens comme dans un autre. Au soir de la 4e journée, on était à sept points de cette équipe bordelaise, on était 17e du championnat. Quinze journées après, on a inversé un peu la tendance. » C’est un euphémisme.

Après la démonstration infligée aux Girondins à Chaban-Delmas, l’OL relègue son adversaire du soir à huit points et s’offre le petit plaisir de ravir la place de dauphin au PSG. Un succès acquis dans les grandes largeurs qui met ainsi fin à l’invincibilité des Bordelais sur leur pelouse. Une série qui courait depuis le 9 mars et la venue de… Lyon. Pourtant, le sens des quinze premières minutes de jeu n’invitait pas vraiment à ce dénouement. La faute sans doute au remaniement tactique proposé par Sagnol.

Le Stéphanois d’origine n’avait visiblement pas manqué de porter un regard attentif au derby (dernière défaite en date de Lyon). A l’instar de Christophe Galtier, le technicien bordelais avait décidé de faire évoluer son équipe en 3-5-2. Mal lui en a pris. Car si le premier quart d’heure voyait les Girondins posaient leur empreinte sur le cours du match et se procuraient quelques situations intéressantes, ce schéma tactique allait précipiter leur défaite. En cherchant à étirer le bloc rhodanien sur la largeur, ils se sont découverts dans le cœur du jeu.

D’une passe verticale, Gonalons lançait ainsi Fékir plein axe. Libre de tout marquage, ce dernier envoya Lacazette défiait Carasso. Alors que le portier avait brillamment remporté son face-à-face avec Njié quelques instants auparavant, il ne put rien face au meilleur buteur du championnat. Ses partenaires avaient pris l’ascendant et comme souvent l’international français se chargeait de le matérialiser. A la 56e minute, il récupérait une relance plein axe de Lamine Sané. Dans la continuité, Tolisso conclut de près. Le break était fait. Et la défense girondine donnait l’impression de pouvoir à craquer à tout moment.

Sur un ballon en profondeur, Njié échappa à la vigilance d’un Pallois, décidément bien fragile, qui n’eut d’autre recours que de le faucher. Les hommes de Sagnol, qui avait décidé de revenir à un 4-4-2 plus traditionnel à la pause, avaient beau protester. Le défenseur central était logiquement exclu. Les dix dernières minutes allaient alors tourner au récital, ou au calvaire c'est selon. Les Lyonnais s’amusaient des largesses bordelaises et le score ne cessait de gonfler. Le calvaire s’arrêta après que Ferri, Fékir et Lacazette encore lui (il faut remonter à 1973-1974 et à l’Angevin Marc Berdoll (18) pour voir un retrouver la trace d’un joueur ayant marqué 17 buts en 19 journées) eurent encore trompé le malheureux Carrasso, auteur pourtant de nombreuses parades décisives.

Bref, cela faisait 40 ans que Bordeaux n’avait plus chuté aussi lourdement sur ses terres. Lyon s’offrait dans le même temps le plus large succès de son histoire en déplacement. En totalisant 14 points de plus que la saison passée à la même époque, en voilà un qui peut passer Noël bien au chaud.  

JULIEN ROUX

2014-12-24 19:02:11
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