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J20 : LE Joueur
J20 : LE Joueur

Stéphane Ruffier

Comme à chaque intersaison, ou presque, Christophe Galtier part se ressourcer dans le sud de la France. Un rituel indispensable à l’équilibre de l’entraîneur stéphanois. Loin du Forez et au contact de ses racines, il prend le temps de la réflexion. Une même question revient néanmoins sans cesse hanter son quotidien : comment faire progresser son groupe sans mettre en péril l’équilibre économique du club ? Cette recherche permanente de résultats l’amène, à l’été 2011, à se mettre en quête d’un gardien de but. Le dossier est pour le moins sensible. Et les opportunités peu nombreuses. Galtier le sait. S’attaquer à l’icône du vestiaire et des supporters, dont il estime en privé l’influence comme cancérigène pour l’institution, a quelque chose de pyromane.

Pour éviter tout incendie inconsidéré, il s’en va lui-même au feu afin de faire part de ses intentions à Jérémie Janot. « Si on parvient à faire Douchez ou Ruffier, confesse en substance « Galette », tu ne seras plus le numéro 1 du poste. » Le portier monégasque qui vient de connaître la relégation avec son club formateur est ciblé comme la piste privilégiée. Mais la rude concurrence n’incite guère à l’optimisme du côté de l’état-major stéphanois. Celui-ci parvient malgré tout à finaliser l’opération en déboursant quelque 3 millions d’euros. « Mon agent a reçu un appel de Manchester City récemment, témoigne le Basque d’origine au moment de sa signature. Cependant, ma priorité était de jouer au plus haut niveau. Saint-Etienne me garantissait du temps de jeu. Et c’est bien là, le plus important en sport. »

Une aubaine dont se félicitait déjà Bernard Caïazzo, l’un des deux présidents des Verts : « D’abord, avec le cumul de primes (cela représente 40 % des salaires dont le montant maximum est plafonné à 90 000€ par mois) Stéphane Ruffier va gagner autant qu’à Monaco. Deuxièmement, sa motivation première était de retrouver l’équipe de France. Et puis, on a eu de la chance. Rennes était venu avant. Monaco à l’époque en voulait 6 M€, Rennes a laissé tomber et a pris Costil. Nous, on est arrivé dans une bonne période. Stéphane Ruffier voyait qu’il n’avait pas beaucoup de possibilités sur les clubs français. Et Leonardo nous a dit, quand on a traité Matuidi, que si on n’avait pas pris Ruffier, il aurait été allé le chercher comme gardien du Paris Saint-Germain. » Pas sûr toutefois que le garantie apportée par le Brésilien en matière de recrutement soit sans limite…

Quoi qu’il en soit, depuis son arrivée, le gardien stéphanois a de nouveau été convoqué en Bleu et a même participé à une Coupe du Monde. Surtout, ses performances ont notamment permis à son club de regagner un trophée (le premier depuis 1981) et de retrouver la Coupe d’Europe par deux fois. Pour Galtier, qui le considère comme le meilleur portier français sur l’année 2014, il ne s’agit en rien d’une simple coïncidence. A la fin de la saison dernière, il lie même son avenir à la tête de l’ASSE au futur de son capitaine, Loïc Perrin, et de Ruffier, à qui il ne reste pourtant qu’un an de contrat. Face à l’intransigeance de leur coach, les dirigeants foréziens refusent toute forme de négociation et acceptent l’idée de voir partir leur gardien en fin de saison sans la moindre contrepartie financière.

Un choix payant à double titre. Car, l’ancien monégasque a depuis prolongé son contrat. Et son niveau de jeu a encore grimpé d’un ton. Voire deux. Son pourcentage hallucinant d’arrêts cette saison (82.2%) et son nombre incroyable de clean sheet après les 20 premières journées de championnat (12) en témoignent. Résultat, la défense qu’il commande de son physique impressionnant et intimidant est la plus hermétique de Ligue 1 (13 buts encaissés) et l’une des plus intraitables sur le plan européen.

« Je suis dans un environnement de travail extrêmement positif, confie Ruffier. Le rôle de Christophe Galtier est essentiel. J’ai également établi une relation de confiance forte avec Fabrice Grange (qui a connu Galtier en Chine au Liaoning FC). Son arrivée a bien sûr compté dans ma progression. Il m’apporte son vécu international, lui qui a côtoyé de grands gardiens comme Fabien Barthez (il a fait partie du staff de l’équipe de France de 2006 et 2008). Il m’en fait profiter au quotidien. Cela passe par la manière qu’il a de me motiver, d’animer les séances d’entraînement, de préparer les matchs… »

En parfaite symbiose avec son entraîneur spécifique, Ruffier n’avait ainsi pas hésité à la sortie d’un derby houleux à venir s’interposer physiquement alors que Grange avait maille à partir avec certains membres du staff lyonnais. « On m'a donné une sale image, de quelqu'un qui a une grande-gueule, qui fait des histoires partout où il passe, » regrette-t-il. Pas sûr, cependant, qu’Albert Rust, qui fut son premier entraîneur chez les Verts, ne disent le contraire. Mécontent du contenu des séances proposées par l’ancien portier international, Ruffier aurait alors fait part de son malaise auprès de sa direction. Quelques jours plus tard, celui-ci était mis à pied...

« Je ne suis pas là pour sourire mais là pour gagner », commente-t-il sobrement. Jean-Luc Vasseur, dont les joueurs sont tout de même parvenus à mettre fin à son invincibilité (703 minutes sans concéder de but), n’a pu que constater l'étendu de ses refléxes, prolongement de son caractère. « Ce fut un match spectaculaire mais on doit reconnaître que l’on est tombé sur un os, lâchait l’entraîneur de Reims, mi-fataliste mi-rigolard. Il ne s’agit pas de Saint-Etienne, mais de Stéphane Ruffier, en état de grâce. Je me suis même surpris à lever les bras sur certaines actions… Un poulpe est passé par là et a étendu ses tentacules. » Une comparaison qui risque de donner bien quelques tourments à Galtier l’été prochain venu.

JULIEN ROUX

2015-01-14 13:59:42
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