LeFoot.fr : Actus, Live, Résultats, Vidéos & Stats
LeFoot.fr

La passion du football depuis 2001

NOUVELLES SPORTS - LIGUE 1
J20 : LE Match
J20 : LE Match

Bastia - Paris SG : 4 - 2

La période de l’année y est propice. Comme si le nouvel an rimait et actait le changement. C’est un poncif autant qu’un remède de grand-mère. Il faudrait presque s’en convaincre pour en voir les premiers effets. Car voilà, les bonnes résolutions, aussi bonnes et justifiées soient-elles, n’effacent pas tout. Loin de là. Il faut donc les accommoder avec un passé, aux allures parfois de passif encombrant, pour en mesurer la portée. Celui du Paris Saint-Germain tend à se couvrir de quelques tâches rendant le bilan de sa première partie de saison un brin quelconque.

La faute à une ambition immense qui rétrécit son droit à l’erreur d’autant. Et augmente, dans le même élan, notre exigence à son égard. Une attitude également partagée par Blaise Matuidi. « On a besoin de travailler et on le sait, concède l’international français. Le groupe doit avoir un état d'esprit irréprochable dans ces moments un peu difficiles. Tout le monde est mobilisé. Quand on est le PSG, on ne peut pas accepter cette situation. » Cette situation ? Une seule victoire au cours des 4 dernières de championnat. Et une concurrence (Lyon, Marseille et Saint-Etienne) boostée au carburant par cette méforme prolongée.

Histoire donc de panser ses maux, l’ensemble du club de la Capitale s’est retrouvée à Marrakech. Un stage au soleil, loin de l’agitation, pour se retrouver et s’essayer à une nouvelle méthode. « Il fallait évoluer, admet Laurent Blanc. Tout le monde est unanime pour dire que dans cette première partie de saison, on a manqué de rigueur dans le jeu et certainement aussi en dehors du terrain. » Comment alors y remédier ? « Il y aura certainement des petites choses qui vont changer, des passe-droits qui vont disparaître, a simplement commenté le technicien. Mais ne vous attendez pas à un fouet à chaque entraînement. On n'en est pas là. Mais effectivement, on peut amener de la rigueur dans tous les domaines, avec les médias, avec toutes les composantes du club. » Tout un programme…

Mais sans prolongement concret, celui-ci accréditerait un peu plus la théorie de la faible autorité de son auteur sur son groupe. Certains qui le composent en doutant sérieusement, deux d’entre eux n’ont rien trouvé de mieux que de sécher la reprise de l’entraînement. Laurent Blanc n’en demandait pas tant. D’autant qu’il aurait reçu « carte blanche » de la part de sa direction pour agir à sa discrétion. Le Cévénol se décidait alors de mettre à l’écart Cavani et Lavezzi. La rupture dans son management trouvait là sa première traduction. La deuxième viendrait, elle, du terrain. Et plus précisément pour le retour à la compétition du PSG contre Montpellier en Coupe de France.

Face à un adversaire qu’ils n’avaient su battre au Parc en clôture de la phase aller, les Parisiens ont affiché une solidarité et une détermination que l’on pensait envoler. Une prestation comme pour marquer le début de la rédemption. Cela demandait néanmoins confirmation. Le déplacement à Furiani en donnait l’occasion. Chez le 19ème de Ligue 1, Paris n’avait d’autre ambition que celle d’aligner une 9ème victoire consécutive face à cet adversaire. Les premières minutes donnaient de l’épaisseur à cette issue. Avec autorité, le PSG matérialisait son emprise sur les débats en concrétisant sa première véritable occasion. Parfaitement lancé en profondeur, Lucas profitait d’un placement aléatoire d’Aréola pour lober le portier corse. Les ennuis bastiais ne faisaient que commencer.

Sans doute encore sonné par l’ouverture du score, le Sporting balbutiait son football et ne parvenait pas à s’extirper du pressing du champion de France en titre. Sur une énième récupération haute de Matuidi, Pastore trouvait Rabiot à l’entrée de la surface qui concluait le plus tranquillement du monde. Bref, après 20 minutes de jeu, le pire était à craindre pour les hommes de Printant. L’espoir d’un retour improbable allait cependant fleurir à la demi-heure de jeu quand l’arbitre accorda un pénalty discutable aux Corses après une main de Van der Wiel. La sentence transformée par Boudebouz amorça la révolte. Celle-ci se prolongea dans le temps additionnel lorsque Modesto profita du laxisme de la défense parisienne pour remettre les deux formations à égalité d’une tête sur un corner au deuxième poteau.

« On a lâché notre concentration, notre rigueur, constatait amer Laurent Blanc. On a remis ces Bastiais dans le match. Quand vous n’avez pas fait ce qu’il fallait pour tuer le match, et je pense qu’on n’a raiment pas fait ce qu’il fallait, à un certain moment du match, notamment dans les cinq dernières minutes de la première mi-temps où on a senti cette équipe bastiaise se réveiller, vous êtes punis. » La claque assenée par Palmieri, à la retombée d’un corner bêtement concédé par Thiago Motta, allait sacrément rosir les fesses parisiennes. D’une somptueuse reprise de volée, le latéral gauche trouva la lucarne de Douchez. Et donna, pour la première fois du match, l’avantage aux siens.

Tenant leur exploit, les Bastiais s’arcboutaient sur leurs cages, et il fallait la barre transversale pour priver Thiago Silva de l’égalisation. C’était avant que ce même Palmieri se convertisse en avant-centre et n’échappe à la vigilance du Brésilien pour sceller le sort de la rencontre à quelques minutes de son terme…  Zlatan Ibrahimovic, décontenancé au sortir des vestiaires, sembla à court de mots. « Quelque chose qui ne m’était encore jamais arrivé avant s’est produit, commenta le Suédois. Mener 2-0 et perdre 4-2, c’est une première. Il y a plein de petits détails qui font la différence. C’est une défaite sportive puis mentale ».

Pas de quoi redonner le sourire à son président, Nasser Al-Khelaifi dont la confiance envers Blanc semble s’effriter de jour en jour. Sentant l’étau se resserrer inexorablement, l’entraînement parisien, serait même sorti de ses gonds après le match dans l’intimité du vestiaire. « Les pseudo-stars, c’est à vous de vous réveiller maintenant ! », aurait pesté l’entraîneur parisien. L’urgence de la situation l’impose. C’est en effet la première fois depuis le rachat du club par QSI que Paris n'est pas sur le podium après 20 journées… Pas sûr, finalement, que le changement est toujours du bon.

JULIEN ROUX

2015-01-13 13:50:53
Suivez toutes les compétitions avec LeFoot.fr