LeFoot.fr : Actus, Live, Résultats, Vidéos & Stats
LeFoot.fr

La passion du football depuis 2001

NOUVELLES SPORTS - LIGUE 1
J23 : LE Fait Marquant
J23 : LE Fait Marquant

Bilan du mercato hivernal

Si certains exprimaient encore quelques réticences devant l’évidence qui se dessinait. Cela ne fait désormais plus aucun doute. La vague de froid qui s’est répandue sur le pays lors du dernier mois n’a pas vraiment réchauffé les intentions dispendieuses des clubs de Ligue 1. Qui avaient déjà été sacrément climatisées à l’été par « la crise économique et les mesures du fair-play financier » selon les termes d’un communique de Ligue de Football Professionnel (LFP). Bref, si on comptait sur le marché des transferts pour égayer non longues journées d’hiver, on n’a pas été gâté.

Pas vraiment une surprise pour Christophe Mongai, agent de Bacary Sagna, Fabien Lemoine ou encore Nene. « Les clubs sont exsangues, leur situation financière est vraiment mauvaise, précise-t-il. Ils doivent vendre avant d’acheter et réduire en même temps la masse salariale qui grève leur budget. Il faudra attendre encore deux-trois ans et la répartition des nouveaux droits TV pour que la situation s’améliore. » Un avis partagé par Christophe Lepetit, économiste du sport et spécialiste des transferts au Centre de Droit et d’Economie du Sport (CDES) : « Ça m'étonnerait que, d'ici l'été prochain, les clubs français aient trouvé les moyens de développer leurs finances.

Potentiellement, pour garder leurs comptes à l'équilibre, il ne leur restera que les leviers traditionnels : la vente de leurs meilleurs joueurs à l'étranger et le soutien des actionnaires. Pour qu'ils retrouvent une capacité à investir, cela dépendra donc avant tout des ventes qu'ils pourront réaliser. Cet hiver, il y a eu peu de ventes et donc, de ce fait, peu d'achats. L'été prochain, ce sera probablement la même chose. Nos clubs tenteront de garder les éléments qui leur coûtent le moins cher tout en cherchant à valoriser leurs meilleurs joueurs, pour les vendre à l'étranger. Mais, dans tous les cas, il ne faudra pas s'attendre à des investissements massifs. »

Une rigueur partagée au PSG ? « On s’attendait à ce que ça bouge un peu plus, relève un brin désabusé Laurent Blanc. On n’a pas pu faire ce qu’on voulait faire. On avait émis certaines hypothèses mais avec le fair-play financier, il fallait qu’un joueur nous quitte pour en prendre un autre. Et personne n’a voulu nous quitter. Donc on n’a pu prendre personne, c’est aussi simple que ça. » Soumis aux mêmes restrictions européennes, le club de la Principauté s’est à l’inverse montrer le plus actif. Une activité qu’il doit entre autre à la marge de manœuvre qu’il s’était octroyé à l’été dernier. En en se séparant de ses deux stars… James Rodriguez et Radamel Falcao.

Une prise de risque d’autant plus limitée que Monaco a abondamment eu recours au système de prêt. Ainsi, a-t-il récupéré Matheus et Alain Traoré pour une durée de six mois et plus si affinités. La stratégie ne présente cependant pas toutes les garanties. Si elle ménage les finances à court terme, elle ne participe pas à la construction d’une stabilité nécessaire à l’obtention de résultats sur la durée. C’est pourquoi Dimitri Rybolovlev, l’actionnaire majoritaire de l’ASM, n’a eu d’autre choix que de ressortir le carnet de chèques pour acquérir la totalité des droits de Bernardo Silva.

En provenance de Benfica à l’été dernier, son contrat disposait d’une clause d’achat d’un montant fixé à 15,75 millions d’euros. Une somme qui représente à elle seule près de 70% des dépenses totales effectuées par l’ensemble des clubs de L1 et L2. C’est dire si l’atonie du marché est profonde. Le recul du nombre de mouvements enregistrés par la LFP ne dit pas autre chose (141 mutations contre 153 à la même époque la saison dernière). Tout comme la frénésie générée par l’approche de la fermeture du mercato.

Alors que les clubs à l’agonie cherchent désespérément à se renforcer pour valider leurs objectifs d’avant-saison (Evian TG a acté 5 arrivées et 2 départs et Bordeaux a injecté un peu plus de 4 millions dans les transferts de Kiese Thelin et Chantôme par exemple) et que les exigences des trois parties tendent à se rencontrer plus facilement à mesure que les prix baissent, les signatures s’enchaînent. Résultat, pas moins de 27% des transactions ont été finalisées lors de la dernière journée. Le prêt d’Andy Delort, de retour à Tours, après une expérience douloureuse à Wigan, a ainsi été ficelé à… 23h58 sur le système TMS de la FIFA. Celui de Lucas Ocampos, buteur pour sa première avec l’OM,  n’a, lui, bien failli jamais être homologué.

Les dirigeants monégasques n’avaient en effet pas pris la peine d’éplucher le règlement qui fixe à 8 le quota de joueurs pouvant faire l’objet d’un prêt vers un club extérieur. Dans l’urgence, Frédéric Pandor qui prenait la direction du Paris FC, a donc été rapatrié avant qu’il n’appose sa signature. Confirmant une fois encore que les considérations humaines tendent à passer au second plan au profit des logiques économiques. En effet, en cas de qualification pour la Ligue des Champions, l’OM devra régler automatiquement la somme de 10 millions d’euros à Monaco pour engager définitivement l’Argentin. Devant ses imbroglios et ses centaines coups de téléphone vains, on comprend mieux pourquoi certaines voix s’élèvent pour demander sa suppression.

« En tant qu’entraîneur, je préférerais, souligne Christophe Galtier. Ce serait beaucoup plus simple à gérer, notamment pour les joueurs. Ça leur permettrait de s’accrocher le plus longtemps possible dans les moments difficiles. Si les choses n’évoluent pas bien pour lui en septembre-octobre, il est déjà projeté sur ce qu’il va se passer lors du mercato d’hiver. Il peut y avoir un abandon de sa part. Cela peut avoir des conséquences sur l’état d’esprit dans le vestiaire. S’il n’avait pas cette possibilité, les choses seraient beaucoup plus claires au début de la saison et ce serait plus sain. Et ça crée encore des déséquilibres entre les clubs parce que cela laisse aux riches deux fois plus de chances de s’améliorer. »

Et ils ne s’en privent pas... Les clubs anglais ont ainsi déboursé 172 millions d’euros et le Real Madrid n’a, lui, pas hésité à offrir 100 000 euros par semaine à un gamin de seize ans (Martin Odegaard). A croire que la rigueur de l’hiver choisit ses victimes...

JULIEN ROUX

Retrouvez tous les transferts de Ligue 1 et Ligue 2 dans la partie Mercato:
Ligue 1: le bilan club par club 
Ligue 2: le bilan club par club 

2015-02-04 13:58:23
Suivez toutes les compétitions avec LeFoot.fr