Monaco - Valence : 2 - 1
(Raggi et Echiejilé pour Monaco ; Negredo pour Valence)


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Visiblement, le défi présenté aux Monégasques n’était pas de nature à troubler leurs ambitions. Conscient de leur potentiel, ils s’en étaient allés, les tongs au pied, prendre l’air du côté de Valence. Une promenade touristique d’un ou deux jours nous promettait-on alors. Rien de plus. Au Mestalla, l’affaire prit une tournure où l’idylle n’avait pourtant guère sa place. Résultat, il leur fallait remonter un déficit de 2 buts… Les trous de l’air de l’organisation défensive monégasque avait fait voler leurs certitudes. Il n’aura fallu que 4 minutes, à Louis II, pour qu’elles s’envolent de nouveau.

Après que Subasic eut sauvé les siens d’une parade aussi prodigieuse que miraculeuse, Fabinho, sans doute bouleversé par sa convocation en Seleçao, ne trouva rien de mieux à faire que de lancer parfaitement… Negredo en profondeur. L’ancien joueur de Manchester City n’en demandait pas tant. Il résista au retour de la charnière centrale avant de concrétiser l’offrande d’une merveille de ballon piquée. Pas même inquiété, Valence se mettait déjà l’abri… C’est du moins ce que l’on croyait.

Raggi, guère à son avantage en Espagne, redonna espoir aux siens en profitant d’un cafouillage. Le quart d’heure venait tout juste de s’écouler. Le scenario d’une épopée se dessinait. Le script n’a pas tenu sur la longueur. Tout au plus une poignée de minutes. Le temps pour Valence de remettre le pied sur le ballon. Et de faire parler son expression collective. Maîtrise technique, vitesse d’exécution et de déplacement, les coéquipiers de Parejo prenaient un malin plaisir à faire courir les Monégasques. Ces derniers refusaient d’abdiquer. Et opposer leur impact pour obtenir une poignée de coups de pied arrêtés. Sans exception, ils furent tous gâchés.

L’absence de Joao Moutinho était bel et bien palpable. Son expérience des rendez-vous brûlants et son calme auraient fait un bien fou à l’entrejeu monégasque. Pasalic, en dépit de quelques promesses, ne tenait pas la comparaison. Il était remplacé par Jardim au retour des vestiaires. Un changement qui coïncida avec un changement radical de physionomie. Plus entreprenant et incisif, Monaco  prit possession du camp espagnol. L’entrée en jeu de Thomas Lemar, déjà décisif à Toulouse, n’y était pas étrangère.

Percutant dans ses dribbles et tranchant dans ses prises de balle, il symbolisait cette envie d’insinuer le doute dans les têtes valenciennes. Il prit une certaine épaisseur quand Echiéjilé, autre joueur en difficulté à l’aller, reprenait un coup-franc mal de Lemar mal repoussé par Ryan. Il restait un gros quart d’heure à jouer, et l’espoir était permis. Un autre but enverrait les deux formations en prolongations. Il n’arriva pas. Malgré les tentatives de Lemar et de Carrillo… Rageant au regard du caractère affiché par les Monégasques. Logique à l’aune de la supériorité et maturité affichées par Feghouli et consorts.

La statistique s’est donc une nouvelle fois vérifiée. Valence ne s’incline jamais en barrage de la Ligue des Champions (5 fois déjà). Et les clubs français ne passent jamais les 2 tours de play-offs qui leur sont désormais proposés. Monaco regrettera sans doute l’incertitude entourant l’avenir d’Abdennour et Kurzawa*. Et trouvera sans doute un peu cruel que sa défense, si souvent louée pour son autorité la saison dernière, se soit fourvoyée dans d’aussi grandes largeurs. Retrouvera-t-elle sa consistance en Europa League et en Ligue 1 ? Pour retrouver la Ligue des Champions, il le faudra.

JULIEN ROUX

*On apprenait dans la soirée que Kurzawa s’engageait au Paris SG contre 24 millions d’euros quand l’international portugais du Real Madrid, Fabio Coentrao, faisait l’objet d’un prêt dans la Principauté.