Saint-Etienne - Milsami : 1 - 0
(Corgnet)

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Au détour d’une phrase qui n’en appelait pas forcément d’autre, Christophe Galtier a lâché : « On a joué avec le feu. » Ses mots n’ont rien d’innocents. Habile communiquant, l’entraîneur stéphanois sait délivrer des messages, souvent sans filtre pour qui sait les déchiffrer. A dire vrai, ils sont suffisamment explicites pour qu’on en capte la teneur sans que l’on soit contraint de passer ses vacances avec lui dans sa villa près de Cassis. Au sortir de la qualification pour la phase de poules de l’Europa League, il a donc tenu à envoyer un signal clair à sa direction.

Que l’on pourrait expliciter ainsi : « Encore une fois, on a dû batailler tout l’été pour arracher une qualif’ qui a bien failli nous échapper comme il y a deux ans face à Esbjerg. Déjà l’an dernier, contre Karabukspor, on avait éprouvé les mêmes difficultés… » La suite ? « Va-t-on enfin prendre nos responsabilités en construisant un effectif bâti indépendamment de notre parcours européen ? » Pas sûr que sur ce point là, le technicien de l’ASSE soit entendu.

Si les contraintes économiques sont un frein majeur à cette évolution, les décideurs stéphanois n’ont pourtant d’autre choix que d’en explorer les dangers. Au risque de saborder leur avenir en Europa League et leurs ambitions en Ligue 1 après quelques semaines seulement de compétition. Cet été, ils se sont ainsi empressés de faire signer Maupay et Bahebeck le jour où ils devaient rendre la liste des joueurs pouvant évoluer en C3… Une prise de risque qu’ils vont devoir lisser. Et anticiper.

Car cette année encore, accéder à la phase de poules a été un objectif long à se dessiner. L’envie d’y participer se heurtant souvent aux limites techniques et physiques d’une formation encore en construction. Le match retour face au champion de Moldavie l’a encore prouvé. Pourtant en ballotage favorable après son nul à l’aller (1-1), les Verts ne sont jamais parvenus à se mettre à l’abri en dépit de leur ouverture du score précoce (Corgnet). Maîtrisant néanmoins de bout en bout une rencontre qui n’aura donné aucune indication sur leur potentiel et leur capacité à encore progresser. Guère emballé et rassuré par ce qu’il venait de voir, Galtier avait donc des choses à dire…

JULIEN ROUX