Valence – Monaco : 3 – 1 (Rodrigo, Parejo et Feghouli pour Valence ; Pasalic pour Monaco)

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Jorge Mendes n’était pas dans les tribunes du Mestalla. Pourtant, son ombre planait tel la  « rat-penat » (chauve-souris) sur la cité valencienne. Affairé qu’il était à finaliser les derniers détails du transfert d’Otamendi, un autre connaisseur des lieux, du côté de Manchester City. Dans les entrailles du stade, son nom évoquait son influence, et ses liens d’amitié avec Peter Lim et Dmitry Rybolovlev. Dont les destins respectifs ne disaient rien en revanche de leur hypothétique rencontre un mercredi d’août en Espagne.

Leur fortune autant que leur attraction pour le ballon rond les avaient bien rapprochés. Leur affinité avec l’agent portugais a fini de faire croiser leur chemin. Quoi de plus normal alors que Mendes s’apparente comme la pierre angulaire de la politique sportive des deux entités, dont l’objectif s’écrit des mêmes lettres. Renouveau sur la scène européenne. Dans une ambition commune de se réinventer un passé glorieux, les richissimes Lim et Rybolovlev ont prêté une oreille attentive aux méthodes du lusitanien.

Son laboratoire à ciel ouvert  donnait il est vrai à voir l’éclosion de ses plus beaux produits à Benfica et Porto. Au point de susciter l’admiration et de proposer un modèle de développement pour Monaco et Valence. Quelques saisons plus tard, ces derniers constituent une scène d’expression à la marque « Gestifute », fondé par vous savez qui. Les conversations, captées ici ou là, s’amusaient ainsi des conséquences sportives de cette confrontation entre les hommes de Mendes (16 joueurs lui appartiennent*). Se demandant qui de Valence ou Monaco l’agent portugais espérait le succès.

Il est revenu aux Espagnols.Dans une forme de logique que la composition proposée par Leonardo Jardim laissait deviner. Privé de Kurzawa, Abdennour et Moutinho, le technicien portugais n’a eu d’autre choix que de bricoler. Si ces talents de maître d’ouvrage ne sont pas à remettre en cause, le chantier que ces absences ont creusé avait des allures de trou impossible à colmater. Les attaquants valencians se sont ainsi amusés de ses failles immenses dans la  défense monégasque. Résultat, après un quart d’heure et un marquage leste d’Echiejile qui en annonçait d’autres, Monaco était déjà mené au score.

Sonnée, la jeunesse monégasque accusait le coup. C’était sans compter sur son caractère. Progressivement, elle reprenait ses esprits. Insinuant même le doute dans les têtes des coéquipiers d’un Feghouli particulièrement inspiré. Un but, logiquement refusé pour hors-jeu en fin de première période, était une promesse.  Une forme de prolongement aussi au sauvetage de Ryan, déviant sur son montant une frappe croisée de Bernardo Silva, idéalement lancé par Martial. Elle se concrétisait définitivement à la suite d’une nouvelle accélération de l’international Espoirs français au retour des vestiaires.

Pasalic concluant de près un renvoi plein axe de la défense espagnole. Comme en Suisse, le milieu croate, prêté par Chelsea, trouvait l’ouverture. Et permettait à sa formation de marquer ce fameux but à l’extérieur. Il ne privait cependant pas les Valencians du succès. La faute à une organisation défensive bancale. Parejo redonnait ainsi l’avantage aux siens en reprenant un centre de Piatti, totalement oublié par Raggi.

Feghouli donnait, lui, au score plus d’ampleur en profitant d’une nouvelle relance hasardeuse d’une arrière-garde qui n’avait décidément rien de princière. L’arbitrage de Mister Clattenburg pouvait en dire autant. Guère aidé par l’un de ses assistants posté derrière les cages, il ne sifflait pas le penalty qui s’imposait après que Martial, encore lui, fut déséquilibré. Le score était alors de 2-1. Le retour nous dira si le préjudice occasionné aura été également fatal au parcours des Monégasques en Ligue des Champions.

JULIEN ROUX

Liste des joueurs des deux clubs ayant pour agent Jorge Mendes

Valence : Vezo, Santi Mina, Rodrigo, Cancelo, Andre Gomes, Danilo Barbosa, Enzo et Zakkaria Bakali
Monaco : Fabinho, Wallace, Ricardo Carvalho, Joao Moutinho, Ivan Cavaleiro, Bernardo Silva, Herlder Costa, Echiejile