Young Boys Berne – Monaco : 1 - 3
(Buts : Nuzzolo pour Young Boys de Berne ; Kurzawa, Carillo et Pasalic pour Monaco) / Pour voir le résumé vidéo  cliquez ici

Leonardo Jardim en a parfaitement conscience. En étant à la tête du club monégasque, il doit se faire à l’idée que certains de ses joueurs les plus bankables soient vendus aux plus offrants l’été venu. L’idée est simple : adapter le projet du magnat russe à la réalité économique du Rocher. Pour faire face aux contraintes économiques du Fair Play Financier, il doit donc se dépeupler dans l’espoir d’attirer quelques-uns des meilleurs espoirs européens (s’ils font partie de l’écurie de Jorge Mendes, c’est encore mieux) qu’il revendra une ou deux intersaisons plus tard en réalisant une plus-value plus ou moins juteuse.

Bref, on était en droit de se demander si le bâtisseur portugais allait rapidement retrouver les clés de la maison princière qu’il s’était appliqué à faire solide la saison précédente. Un plan qui lui avait même permis de se hisser en quarts de finale de la Ligue des Champions. Une coquetterie qu’il peut toujours s’offrir cette saison. Car voilà, en dépit des changements le technicien portugais n’a rien perdu de son savoir-faire et a su transmettre à ses nouveaux joueurs sa philosophie de jeu. Rien de clinquant (malgré l’arrivée de beaucoup de renforts offensifs, peut-être pour plus tard) donc mais toujours cette idée d’une solidité inébranlable.

Bien que privé d’Aymen Abdennour, son véritable patron derrière (plus ou moins en instance de départ), le bloc monégasque a su contenir les assauts des Young Boys de Berne. S’il a parfois montré des signes de fébrilité passagers, il n’a pas sombré. La maladresse suisse à l’approche des cages de Subasic l’y aidant. C’était avant que Kurzawa ne sauve les siens en repoussant une tentative helvétique sur sa ligne. Dans la minute qui suivait, l’international français trouvait même l’ouverture d’une reprise de volée magnifique  au second poteau consécutif à un centre de Fabinho. Il s’agissait-là de la première frappe cadrée de Monaco.

Car voilà, rien n’a véritablement changé  avec les Monégasques. Leur réalisme tant sur le plan défensif qu’offensif continue à vous glacer le sang. Pour preuve, Carillo déviait astucieusement un long coup-franc de Moutinho pour tromper une deuxième fois le gardien suisse. Il venait de rentrer en jeu… Et Monaco n’avait pas cadré une frappe depuis l’ouverture du score… Une seconde d’inattention allait néanmoins rappelé aux Monégasques que la Ligue des Champions est un univers impitoyable. Ils ne le savent que trop bien. Quelques secondes après la réduction de score de Nuzzolo, Pasalic (par ailleurs très à l’aise dans l’entrejeu) se muait en buteur. L’expérience d’une aventure européenne ne s’achète décidément pas. Celle du Monaco version 2015 ne fait que commencer…

J.R.