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L'Allemagne, comme une évidence
L'Allemagne, comme une évidence

« Et à la fin ce sont toujours les Allemands qui gagnent. » Pour une équipe qui n'avait plus rien gagné depuis l'Euro 96, l'adage semblait avoir quelque peu perdu de sa force et de son authenticité. Les plus jeunes devaient même certainement se demandaient si celui qui en était l’auteur n’avait pas été pris d’hallucinations. Les doutes qui avaient grandi ici ou là ont fini par se dissiper à mesure que la Mannschaft concassait ses adversaires. En se brodant une quatrième étoile de champion, elle a ainsi remis au goût du jour les propos de ce bon vieux Linecker. Oui Gary, tu as raison, à la fin ce sont bien de nouveau les Allemands qui gagnent. Le couronnement, qui semble répondre à une implacable logique, fut pourtant long à se dessiner. Il vient là magnifier une prise de conscience salvatrice et un travail « kolossal » entamé il y a plus de dix ans de cela. L'Allemagne venait alors de subir l'un des échecs les plus retentissants de son histoire. Une élimination, à l'issue de la phase de poules de l'Euro portugais (2004), dans un groupe composé notamment de la Lettonie qu'elle fut incapable de battre. Un résultat nul et vierge qui la condamna à rentrer à la maison sans même avoir eu le temps de véritablement prendre le pouls de la compétition. Un fiasco qui fut l'effet d'un électrochoc. 
Au lendemain de ce naufrage, la fédération organisa une réunion de crise. Encore sonnés par le coup reçu, les protagonistes décidèrent d'un plan sur le long-terme. A la hâte, les premières idées directrices étaient couchées sur le papier. Le sentiment d'urgence était omniprésent. Et l'atmosphère pesante convoquait l'échéance de ces premiers rendez-vous à celui qui devait parachever et concrétiser en apothéose cette nouvelle ligne directrice. L'organisation de la Coupe du Monde en 2010 était dans toutes les têtes. Et l'Allemagne savait déjà que le droit à l'erreur ne lui serait pas permis. Il lui fallait se redessiner un avenir. L'ébauche appelait son lot de décisions fortes. Impliquant alors un remaniement total de la conception de son football. Pêle-mêle on y retrouvait la collaboration accrue entre les clubs et la sélection, le développement des centres de formation, la détection des jeunes talents sur le plan national, la priorité donnée aux joueurs locaux et, enfin et surtout, la mise en place d'un style de jeu commun entre les équipes nationales de jeunes. Les chantiers des stades allemands n'étaient donc pas seulement qu'une transformation architecturale, ils étaient la face visible d'une mutation plus profonde de la partition qui s'y jouait.
Jürgen Klinsmann, alors sélectionneur national et Joachim Löw, son adjoint, (tiens donc) ont ainsi scellé un pacte avec les différents entraîneurs de la Bundesliga : mettre l’Allemagne sur le toit du mondre. Ils ont alors redéfini les préceptes d'une philosophie axée dorénavant sur le mouvement permanent, la rapidité d'exécution, la technique et cette volonté de faire mal à l'adversaire à tout moment. Si le championnat allemand était décrié pour son manque de rigueur défensive, un mal incurable sur le plan européen où ses représentants se faisaient régulièrement punir, il s'est imposé depuis comme la vitrine d'un festival offensif. Celui-là même qui a accouché de la destruction du Brésil en demi-finale de la Coupe du Monde. Les sept buts passés à la Seleçao sont en ce sens l'achèvement magnifique de ce projet finement ciselé. Pourtant, ce qui ressemble à une montée en puissance inéluctable fut longtemps une succession d’espoirs déçus. Notamment lorsque la Mannschaft fut battue en finale de l'Euro 2008 à la suite d'une mésentente grossière entre Lahm et Lehmann. Et plus encore lorsque qu'elle dut se résoudre à abandonner l'idée d'être couronnée chez elle. La faute à un but encaissé au bout du temps additionnel de la prolongation en demi-finale face à l'Italie. Un revers qui renforça étonnamment les différents acteurs dans leurs convictions. La machine était en route. Son heure viendrait. Tôt au tard. 
Quatre ans plus tard, le chef-d'oeuvre se joua sous nos yeux et aux dépens de Brésiliens médusés, se  demandant, aujourd'hui encore, si la punition reçue fut bien réelle (4 buts pris en l'espace de 6 minutes). L'Allemagne a brisé le rêve de tout un peuple, à la manière de ce que l'Italie lui avait fait subir en 2010, sans même sourciller. Sans-pitié, elle a livré une participation parfaite faisant de la réunification du football total hollandais et du toque latin une merveille à sang-froid et parfaitement huilée. Ses échecs en demi-finale lors des deux précédentes éditions ont finalement enfanté un triomphe total. Dont les prémices sont à décrypter au travers de sa campagne de qualification (invaincue et meilleure attaque de la zone Euro) et des succès du Bayern Munich et du Borussia Dortmund. Ainsi, huit des onze joueurs titulaires (Khedira ayant été contraint de déclarer forfait de laisser sa place à Kramer) évoluent, ou ont évolué, au sein de ces deux géants qui ont poussé leur hégémonie nationale sur le plan continental en s'offrant malicieusement le plaisir de se disputer la Ligue des Champions dans une finale à Wembley l'an dernier. La puissance, la constance et la maturité affichées par le Bayern au plus haut niveau européen avec trois finales de C1 en quatre ans ont rejailli avec éclats sur les performances de la sélection nationale. Donnant alors au Mondial brésilien les traits d'un avènement promis.
Car voilà, si elle fut parfois basculée, en particulier lors de ses rencontres face au Ghana, l'Algérie et la France, l'Allemagne a systématiquement donné l'impression de maîtriser son destin et ses émotions. Son gardien de but, Manuel Neuer, en est l'incarnation. Sa présence dans les cages n'est pas uniquement un gage de solidité défensive, elle est surtout l'assurance d'une première relance propre et assurée. Son placement, à la façon des libéros des années 70, lors du huitième de finale face aux Algériens en fut l'illustration éclatante. La précision de ses dégagements au pied et sa capacité à anticiper et à lire le jeu font de lui le véritable homme de base du système de Löw. Que l'on pourrait résumer comme le prolongement du football espagnol des dernières compétitions internationales. A la différence essentielle près qu'il se joue non plus à dix mais à onze. Résultat, dans un Mondial qui était celui des stars : la Colombie de James Rodriguez, l'Argentine de Messi, le Brésil de Neymar voire même les Pays-Bas de Robben, l'Allemagne a régné grâce son collectif. Guère étonnant alors de voir son capitaine et homme à tout bien faire, Philipp Lahm, s'empresser de saluer son importance dès l'officialisation du titre actée : «  Qu'importe de savoir si nous possédons les meilleurs joueurs, ce qui compte, avant tout, c'est d'avoir la meilleure équipe. »
Force est de constater que les chiffres lui donnent raison. Ainsi, la Mannschaft a terminé la compétition avec la meilleure attaque (moyenne de 2,57 buts inscrits par match) et la seconde meilleure défense (moyenne de 0.57 but encaissé par rencontre). Une domination qui s'est également traduite par le meilleur taux de passes réussies dans les trente derniers mètres (74.8%) et de frappes cadrées (62.3%). Sa maturité et sa manière de gérer l'évènement (13e demi-finale de Coupe du Monde) ont fini de la matérialiser. La huitième finale de son histoire contre l'Argentine fut le prolongement de cet ensemble statistique. L'Albiceleste, qui ne cadra aucune de ses tentatives, concéda pour la première fois en Coupe du Monde un but en prolongations. Une ouverture du score en forme d'exploit quand on sait qu'elle n'avait encore jamais été menée au score au cours de la compétition. Elle le fut donc pour sept petites minutes seulement. La faute à une merveille de combinaison entre deux entrants, Schürrle-Götze, magnifiquement conclue par ce dernier. Preuve que le coaching de son sélectionneur a également pesé dans cette conquête. La première d'une nation européenne sur le continent américain. A voir la moyenne d'âge de ce groupe (26.3 ans soit la 6e moyenne la plus basse des équipes engagées), on se dit que la Mannschaft n'est pas prête de s'arrêter de gagner. Réponse à l'Euro 2016 en France.

« Et à la fin ce sont toujours les Allemands qui gagnent. » Pour une équipe qui n'avait plus rien gagné depuis l'Euro 96, l'adage semblait avoir quelque peu perdu de sa force et de son authenticité. Les plus jeunes devaient même certainement se demandaient si celui qui en était l’auteur n’avait pas été pris d’hallucinations. Les doutes qui avaient grandi ici ou là ont fini par se dissiper à mesure que la Mannschaft concassait ses adversaires. En se brodant une quatrième étoile de champion, elle a ainsi remis au goût du jour les propos de ce bon vieux Linecker. Oui Gary, tu as raison, à la fin ce sont bien de nouveau les Allemands qui gagnent. Le couronnement, qui semble répondre à une implacable logique, fut pourtant long à se dessiner. Il vient là magnifier une prise de conscience salvatrice et un travail « kolossal » entamé il y a plus de dix ans de cela. L'Allemagne venait alors de subir l'un des échecs les plus retentissants de son histoire. Une élimination, à l'issue de la phase de poules de l'Euro portugais (2004), dans un groupe composé notamment de la Lettonie qu'elle fut incapable de battre. Un résultat nul et vierge qui la condamna à rentrer à la maison sans même avoir eu le temps de véritablement prendre le pouls de la compétition. Un fiasco qui fut l'effet d'un électrochoc. 


Au lendemain de ce naufrage, la fédération organisa une réunion de crise. Encore sonnés par le coup reçu, les protagonistes décidèrent d'un plan sur le long-terme. A la hâte, les premières idées directrices étaient couchées sur le papier. Le sentiment d'urgence était omniprésent. Et l'atmosphère pesante convoquait l'échéance de ces premiers rendez-vous à celui qui devait parachever et concrétiser en apothéose cette nouvelle ligne directrice. L'organisation de la Coupe du Monde en 2010 était dans toutes les têtes. Et l'Allemagne savait déjà que le droit à l'erreur ne lui serait pas permis. Il lui fallait se redessiner un avenir. L'ébauche appelait son lot de décisions fortes. Impliquant alors un remaniement total de la conception de son football. Pêle-mêle on y retrouvait la collaboration accrue entre les clubs et la sélection, le développement des centres de formation, la détection des jeunes talents sur le plan national, la priorité donnée aux joueurs locaux et, enfin et surtout, la mise en place d'un style de jeu commun entre les équipes nationales de jeunes. Les chantiers des stades allemands n'étaient donc pas seulement qu'une transformation architecturale, ils étaient la face visible d'une mutation plus profonde de la partition qui s'y jouait.


Jürgen Klinsmann, alors sélectionneur national et Joachim Löw, son adjoint, (tiens donc) ont ainsi scellé un pacte avec les différents entraîneurs de la Bundesliga : mettre l’Allemagne sur le toit du mondre. Ils ont alors redéfini les préceptes d'une philosophie axée dorénavant sur le mouvement permanent, la rapidité d'exécution, la technique et cette volonté de faire mal à l'adversaire à tout moment. Si le championnat allemand était décrié pour son manque de rigueur défensive, un mal incurable sur le plan européen où ses représentants se faisaient régulièrement punir, il s'est imposé depuis comme la vitrine d'un festival offensif. Celui-là même qui a accouché de la destruction du Brésil en demi-finale de la Coupe du Monde. Les sept buts passés à la Seleçao sont en ce sens l'achèvement magnifique de ce projet finement ciselé. Pourtant, ce qui ressemble à une montée en puissance inéluctable fut longtemps une succession d’espoirs déçus. Notamment lorsque la Mannschaft fut battue en finale de l'Euro 2008 à la suite d'une mésentente grossière entre Lahm et Lehmann. Et plus encore lorsque qu'elle dut se résoudre à abandonner l'idée d'être couronnée chez elle. La faute à un but encaissé au bout du temps additionnel de la prolongation en demi-finale face à l'Italie. Un revers qui renforça étonnamment les différents acteurs dans leurs convictions. La machine était en route. Son heure viendrait. Tôt au tard. 


Quatre ans plus tard, le chef-d'oeuvre se joua sous nos yeux et aux dépens de Brésiliens médusés, se  demandant, aujourd'hui encore, si la punition reçue fut bien réelle (4 buts pris en l'espace de 6 minutes). L'Allemagne a brisé le rêve de tout un peuple, à la manière de ce que l'Italie lui avait fait subir en 2010, sans même sourciller. Sans-pitié, elle a livré une participation parfaite faisant de la réunification du football total hollandais et du toque latin une merveille à sang-froid et parfaitement huilée. Ses échecs en demi-finale lors des deux précédentes éditions ont finalement enfanté un triomphe total. Dont les prémices sont à décrypter au travers de sa campagne de qualification (invaincue et meilleure attaque de la zone Euro) et des succès du Bayern Munich et du Borussia Dortmund. Ainsi, huit des onze joueurs titulaires (Khedira ayant été contraint de déclarer forfait de laisser sa place à Kramer) évoluent, ou ont évolué, au sein de ces deux géants qui ont poussé leur hégémonie nationale sur le plan continental en s'offrant malicieusement le plaisir de se disputer la Ligue des Champions dans une finale à Wembley l'an dernier. La puissance, la constance et la maturité affichées par le Bayern au plus haut niveau européen avec trois finales de C1 en quatre ans ont rejailli avec éclats sur les performances de la sélection nationale. Donnant alors au Mondial brésilien les traits d'un avènement promis.


Car voilà, si elle fut parfois basculée, en particulier lors de ses rencontres face au Ghana, l'Algérie et la France, l'Allemagne a systématiquement donné l'impression de maîtriser son destin et ses émotions. Son gardien de but, Manuel Neuer, en est l'incarnation. Sa présence dans les cages n'est pas uniquement un gage de solidité défensive, elle est surtout l'assurance d'une première relance propre et assurée. Son placement, à la façon des libéros des années 70, lors du huitième de finale face aux Algériens en fut l'illustration éclatante. La précision de ses dégagements au pied et sa capacité à anticiper et à lire le jeu font de lui le véritable homme de base du système de Löw. Que l'on pourrait résumer comme le prolongement du football espagnol des dernières compétitions internationales. A la différence essentielle près qu'il se joue non plus à dix mais à onze. Résultat, dans un Mondial qui était celui des stars : la Colombie de James Rodriguez, l'Argentine de Messi, le Brésil de Neymar voire même les Pays-Bas de Robben, l'Allemagne a régné grâce son collectif. Guère étonnant alors de voir son capitaine et homme à tout bien faire, Philipp Lahm, s'empresser de saluer son importance dès l'officialisation du titre actée : «  Qu'importe de savoir si nous possédons les meilleurs joueurs, ce qui compte, avant tout, c'est d'avoir la meilleure équipe. »


Force est de constater que les chiffres lui donnent raison. Ainsi, la Mannschaft a terminé la compétition avec la meilleure attaque (moyenne de 2,57 buts inscrits par match) et la seconde meilleure défense (moyenne de 0.57 but encaissé par rencontre). Une domination qui s'est également traduite par le meilleur taux de passes réussies dans les trente derniers mètres (74.8%) et de frappes cadrées (62.3%). Sa maturité et sa manière de gérer l'évènement (13e demi-finale de Coupe du Monde) ont fini de la matérialiser. La huitième finale de son histoire contre l'Argentine fut le prolongement de cet ensemble statistique. L'Albiceleste, qui ne cadra aucune de ses tentatives, concéda pour la première fois en Coupe du Monde un but en prolongations. Une ouverture du score en forme d'exploit quand on sait qu'elle n'avait encore jamais été menée au score au cours de la compétition. Elle le fut donc pour sept petites minutes seulement. La faute à une merveille de combinaison entre deux entrants, Schürrle-Götze, magnifiquement conclue par ce dernier. Preuve que le coaching de son sélectionneur a également pesé dans cette conquête. La première d'une nation européenne sur le continent américain. A voir la moyenne d'âge de ce groupe (26.3 ans soit la 6e moyenne la plus basse des équipes engagées), on se dit que la Mannschaft n'est pas prête de s'arrêter de gagner. Réponse à l'Euro 2016 en France.

2014-07-21 15:21:16
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