J20 : Les faits marquants



Souvent à l'heure de dresser le bilan, dirigeants, staffs et joueurs cèdent à la tentation, pour le formuler, d'isoler trois ou quatre moments clés. Comme autant d'actes fondateurs d'une saison qui a tourné dans un sens. Ou dans l'autre. Il y a fort à parier que certaines formations ont déjà noté cette journée dans leurs petits carnets. Les scénarios improbables, matérialisant des résultats qui feront certainement date au moment du décompte final, invitent à le penser. C'est en tout cas ce que doivent penser Metz, Lens et Nancy. Les points qu'ils ont engrangés leur permettent de s'installer plus que jamais dans la course à la montée.

A l'inverse, le succès capital décroché par Nîmes après 3 revers de rang sème le trouble sur le destin crocos que l'on croyait définitivement associé au National. Le voilà revenu à 3 points seulement du Paris FC. La formation de Bernard Blaquart entrevoit désormais la possibilité que l'on pensait mort-née de se défaire de ce statut de lanterne rouge. Pénalisés de 8 points avant la première journée, les Nîmois affichent un état d'esprit qui fait à l’inverse cruellement défaut au Paris FC, Créteil et Sochaux.

Les trois formations se sont bien essayées au choc psychologique en actionnant le sempiternel levier du changement d'entraîneur. Mais rien ne semble inverser la courbe de leur perdition. Au regard de leurs résultats mais plus encore à l'aune de leurs performances, la question du bien-fondé de cette décision se pose. A moins qu'il ne s'agisse de l'identité de leur nouvel homme fort qui prête à quelques interrogations. Laurent Roussey qui avait vécu son retour sur le banc comme un soulagement personnel n'avait visiblement pas su communiquer ce sentiment à son groupe lors de sa première.

Résultat, les Cristoliens avaient cédé à domicile. A Bourg-en-Bresse, le résultat final a donné dans la réplique. Le contenu a lui donné quelques maux de tête bien tenaces à l'état-major banlieusard. Le promu bressan s'est en effet régalé des largesses défensives cristoliennes. Alors que les deux formations s'étaient quittées sur un score de parité à la pause, les joueurs d'Hervé Della Maggiore ont fait exploser leur adversaire de part en part au retour des vestiaires. Inscrivant la bagatelle de quatre buts en vingt-cinq minutes de jeu. L'inévitable Pape Sané en est allé de son but. Une habitude dont ne se départie toujours pas Famara Diedhiou.

L'avant-centre clermontois promène sa réussite de journée après journée. Mieux celle-ci semble se propager à l'ensemble des composantes du club. Corinne Diacre qui avait tâtonné à ses débuts en tant que coach semble avoir trouvé le bon équilibre faisant dans le même élan taire la cohorte de ses détracteurs qui murmurait tout haut que le costume flottait large dans son corps frêle. Clermont est aujourd’hui sur le… podium derrière l’inamovible duo de tête. Une fois n’est pas coutume, Nancy et Dijon ont souffert le martyr pour continuer à faire tourner le compteur points. Mais il est dit que leur dynamique les protège de bien des tracas.

Ainsi quand Nancy ronronne offensivement, c’est l’adversaire sous pression qui se charge de lui donner l’avantage et quand Dijon montre des signes inhabituels de fragilité défensive un joueur sort du tiroir pour coller un doublé dans le temps additionnel. Décidément, il sera bien difficile d’aller chercher ces deux-là. Lens ne voit sans doute pas si haut. Mais il commence néanmoins à sérieusement à miroiter le podium. La manière avec laquelle il est allé chercher la victoire (la quatrième de rang) au Red Star le lui autorise.

Menés au score après l’ouverture du score d'un ancien de la maison Plumain, les Sang et Or ont progressivement pris l’ascendant puis le contrôle du match. Tout en maîtrise, ils ont poussé leur adversaire à la faute. En provoquant deux expulsions (Rui Sampaio et Hameur Bouazza) dans un premier temps puis en forçant Lloyd Palun à marquer contre son camp au bout du temps. additionnel. La joie extra-communicative des Lensois n'y trompait pas. Comme s'ils venaient de réaliser que le cours de leur saison avait pris un virage tournant définitivement le dos à une deuxième relégation consécutive.

Les poings levés de Philippe Hinscherger donnaient plus volontiers dans la réserve. En aurait-il seulement pu être autrement. Ils disaient cependant tout autant du plaisir partagé que les Messins avaient retrouvé en s'imposant au forceps face à Sochaux. Arrivé la veille pour prendre la succession de José Riga, parti à Charlton, l'entraîneur type de L2 avait d'abord vite compris pourquoi les dirigeants lorrains l'avait contacté. Pis son équipe se mettait en difficulté toute seule lorsque Palomino dégoupillait et réagissait de manière trop véhémente à une décision qui ne s'imposait pas forcément. Contestation, expulsion.

A dix contre onze pendant une mi-temps, le collectif grenat a l'agoni durant le premier acte donnait alors l'impression d'avoir repris des couleurs. Au point de se créer même quelques opportunités. Au sortir de l'une d'entre elles et d'un jeu à trois version attaque en triangle de Phil Jackson, Kaboré trompait le portier sochalien. Plus rien ne serait marqué. Cartier, passé sur le banc doubiste, avait le masque. Il se doutait certainement qu'à cet instant les affres de la relégation lui tendait les bras. Se renfermeront-ils sur lui ?


JULIEN ROUX


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AC Ajaccio – Le Havre : 1 – 1

Auxerre – Valenciennes : 1 – 1

Bourg-Péronnas – Créteil : 5 – 1

Clermont – Evian TG : 4 – 1

Nancy - Brest : 2 – 0

Niort – Dijon : 2 – 2

Paris FC – Tours : 1 – 3

Red Star – Lens : 1 – 2

Lens – Bourg-Péronnas : 2 – 0

Metz – Sochaux : 1 – 0