J22 : Les Faits Marquants

Peut-être ne le savent-ils pas encore. Peut-être n'en ont-ils pas encore pris la mesure. Peut-être ne veulent-ils tout simplement pas réaliser. Qu'importe au final. Ces considérations ne sont rien en comparaison de leur folie. Car il en fallait un peu, beaucoup, pour ne serait-ce que s'engager dans cette aventure. Ceux qui sont restés dans le Gard à l'intersaison se sont sans doute sentis trahis par un fragment des leurs. Ceux qui y ont signé n'ont sans doute guère eu le choix. Tous ont cependant placardisé leur crispation personnelle.

Les questionnements se sont tus. Les objectifs se sont dessinés. Le groupe s'est recentré sur lui-même quand il se donnait une âme, vibrant à l'évocation d'un exploit. Un exploit dont on a vite compris qu'il n'était envisagé de personne. Car il renverrait, pour certains, à l'idée d'une triche impunie. Et signifierait alors le renvoi à l'étage inférieur de trois clubs quand deux seulement était programmé pour accompagner dans sa chute le Nîmes Olympique. Un scénario que les Gardois ont méticuleusement repoussé. Préférant y écrire leur propre script.

e nouvel épisode a donné dans la dramaturgie la plus pure. Filant une sorte de montagnes russes des émotions que seul un funambule perché sur un fil à 15 mètres du vide peut apprivoiser. Rapidement menés au score par le leader nancéien, les hommes de Bernard Blaquart ne se sont pas désunis. Mieux ils ont pris le contrôle du jeu en n'hésitant pas à exercer un pressing haut. Quelque peu décontenancés par la tournure des événements, les Lorrains reculaient. Puis finissaient par concéder des opportunités. Sur l'une d'entre elles, Anthony Koura reprenait victorieusement un décalage de Steve Mounié. Le duo avait encore frappé.

Bientôt suivi par le malheureux Vincent Muratori qui propulsait le ballon dans ses propres filets. En moins de trois minutes, les Crocos avaient non seulement comblé leur déficit mais également pris l'avantage. Avantage de courte durée cependant. L'infatigable Hadji rappelant dans le temps additionnel du premier acte qu'il demeurait un véritable chasseur de buts. Nullement abattus par l'égalisation, les Nîmois revenaient des vestiaires avec la même envie de faire mal à leur adversaire. La concrétisation de ces intentions offensives ne tardait pas.

Anthony Marin, servi une nouvelle fois par Mounié, ne manquant pas l'occasion de porter le score à 2-3. Le rythme ne retombait pas. Tout au contraire. Il montait d'un cran quand les joueurs de Pablo Correa se révoltaient et imprimaient une pression terrible sur les cages de Michel. Presque logiquement, ils revenaient à la marque par l’intermédiaire de l’inusable Hadji. Encore lui. Les Nancéiens pensaient bien avoir fait le plus dur. C’était avant le coup de canon de Larry Azouni. Pas attaqué, le milieu de terrain progressait tranquillement avant d’armer une frappe lourde des 35 mètres dont la trajectoire nettoyait la lucarne de Ndy Assembe.

On jouait alors la 81^e minute. Et le score n’allait finalement plus évolué. Le temps donc de prendre une respiration pour constater que les Nîmois ne pointent désormais plus qu’à trois longueurs du premier non-relégable, Créteil. Et comme un bonheur n’arrive jamais seul. Ils ont eu l’immense plaisir d’apprendre le score nul et vierge entre le Paris FC et Sochaux. Ce fut d’ailleurs l’une des seules rencontres de la journée (avec celle entre Bourg-Péronnas et Valenciennes) qui n’a pas été touché par la grâce du vendredi soir.

A l’heure du multiplex d’Europe 1 (Arnaud Tulipier nous régalant de sa pertinence), l’oreille collée au transistor, on a vibré comme aux plus belles heures de la radio. Quand les images étaient imaginées et que les voix crachaient des commentaires recouvrant péniblement les grésillements du poste. Bekamenga contribua à cette magie. D’un doublé, il donnait la victoire au FC Metz aux dépens de Créteil pour sa première titularisation avec les Grenats. Rappelant ainsi qu’il était toujours un buteur redouté et redoutable de l’antichambre de l’élite.

Ce dont avait pourtant fini par douter Antoine Kombouaré, préférant le laisser partir chez un concurrent direct au mercato d’hiver alors qu’il en avait fait l’une de ses recrues majeures  quelques mois en amont. Face à Dijon, l’entraîneur des Sang et Or aurait sans doute bien voulu s’appuyer sur le réalisme et l’efficacité de l’avant-centre camerounais. Dominateurs, les Lensois n’ont pu (su) matérialiser une domination qui aurait donné encore plus de consistance à leurs envies de promotion. D’autant que les Clermontois, désormais sur le podium, ne sont pas apparus plus sonnés que ça par la gifle reçue lors de la précédente journée à Nîmes.

Sûrs de leur force dans leur antre, ils ont fait preuve d’une grande maîtrise et maturité pour se défaire d’un Havre, toujours aussi irrégulier et imprévisible dans ses performances. A l’inverse d’Ajacciens totalement métamorphosés. Bien qu’éliminés en Coupe de France au bout du bout des prolongations à Saint-Etienne, les coéquipiers de Cavalli ont poursuivi leur belle série (1 défaite en 9 journées) pour prendre leurs distances d’avec la zone rouge. Leur succès face à Brest, acquis notamment par l’entremise du virevoltant Nouri, leur permet désormais de posséder quatre points d’avance sur le premier relégable, Nîmes.


JULIEN ROUX

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Auxerre – Tours : 2 – 1

Bourg-Péronnas – Valenciennes : 0 – 0

Metz – Créteil : 2 – 1

Nancy – Nîmes : 3 – 4

Paris FC - Sochaux : 0 – 0

Lens – Dijon : 1 – 1

Niort – Evian TG : 0 – 3

Red Star – Laval : 2 – 0

AC Ajaccio – Brest : 2 – 1

Clermont – Le Havre : 2 – 1